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DREAM HOUSE 78'17'
La Monte YOUNG

  • Ref. XY560A
  • SHANDAR.

La carrière de La Monte Young commence réellement avec son association au mouvement Fluxus. Après être passé par le jazz et la musique dodécaphonique, il se lance alors, encouragé par Georges Maciunas et Yoko Ono, dans une série de compositions en forme de happenings ou d'events. Certains sont des actions, dont la partition est un mode d'emploi souvent réduit à quelques phrases (" rassembler le public en cercle, faire un feu ", " libérer un papillon dans la salle "), d'autres sont des pièces conceptuelles, injouables (" pousser un piano à travers le mur, ne s'arrêter que si vraiment fatigué "). Quelques-unes de ses pièces ne sont pas destinées à des musiciens ni à des acteurs, mais sont des pièces pour public, des actions qui sont conçues pour être interprétées par les spectateurs eux-mêmes. Ses happenings vont plus du doux - poser une fleur sur un piano - au plus violent - jouer d'un violon en feu - mais comportent tous une composante onirique, et, déjà, une certaine contrainte de durée. Après une phase de transition, durant laquelle il s'intéressera à d'autres méthodes de composition, notamment à la répétition, Young développera ce qui définira par la suite toute son oeuvre musicale. La première oeuvre en ce sens sera son Trio for Strings de 1958, qui est de son propre aveu une oeuvre charnière. Composition d'une précision extrême, d'un réductionnisme scrupuleux, en opposition (voire en réaction) aux procédés d'indétermination en faveur à l'époque, elle établit les bases du style qu'appliquera Young à toutes ses pièces à venir. Il se dit alors à la recherche d'un minimalisme, et d'une économie de moyens, perdus au cours de l'évolution musicale de l'Occident. Il cherchera ainsi à s'inspirer de la musique d'avant le XIIIe siècle, d'avant que la directionnalité ne s'impose dans la musique, et qu'une place centrale ne soit accordée à la mélodie, résultant dans une construction systématique, en crescendo, devant progressivement mener à un climax. Il trouvera ainsi dans la musique de Guillaume de Machaut ou de Pérotin le Grand, et leur écriture d'une polyphonie composée d'un très petit nombre d'éléments, une réponse à ses questions. Il s'inspirera également des musiques orientales, japonaises et indiennes notamment, dans lesquelles il retrouvera une même gestion de la durée, de la lenteur. Il développera alors une musique de la stase, constituée d'un nombre limité de sons, prolongés sur de longues périodes de temps, les notes seront parfois tenues pendant plus de quatre minutes, et ses pièces pourront atteindre six heures. On fait souvent remarquer que cette obsession de la ligne droite, de la progression régulière, figurait déjà au programme de ses oeuvres Fluxus, lorsqu'il proposait des actions comme " Tracez une ligne droite et suivez-là ". (Benoit Deuxant)

Pistes

  • 1 La monte young