Oramics [Daphne Oram]
Oramics est un dispositif musical électronique produisant des sons au moyen de figures dessinées par l’opérateur sur une plaque de verre, en un groupe de lignes superposées représentant chacune une qualité de la musique, sa hauteur, son amplitude, etc, ou des instructions destinées à une série d’effets, écho, filtres etc.
L’instrument a été conçu et réalisé par Daphne Oram, musicienne et compositrice britannique qui fut parmi les fondateurs du célèbre BBC Radiophonic Workshop dans les années 1950, qu’elle quittera quelques années plus tard pour se consacrer à sa propre musique et à la création de ses propres instruments. La carrière de Daphné Oram est représentative à la fois de celles des nombreuses femmes compositeurs employées à l’époque par le Workshop (Delia Derbyshire, Maddalena Fagandini, etc .) travaillant dans l’ombre et l’anonymat imposé à ses membres par le Workshop, et de celle des pionniers de l’électronique britannique (Tristram cary, Fred Judd, Peter Zinoviev, etc.) aujourd’hui redécouverts et remis à l’honneur pour leur contribution à l’histoire de la musique et de l’instrumentation électronique. Le système Oramics est à la fois un synthétiseur hautement original et une interface particulière, induisant une nouvelle approche de la composition et de la création sonore. Préfigurant les tablettes graphiques utilisables aujourd’hui comme interface musicale, la machine consiste en plusieurs unités aux fonctions bien définies : composition, synthèse, lecture, enregistrement. L’opérateur/trice trace à la main ses instructions sur une série de dix bandes synchronisées de pellicule transparente, qui servira de guide et de programmation pour la génération du son, après lecture par cellule photo-électrique. La machine originale a été constamment modifiée et améliorée au fil des ans par Daphné Oram jusqu’à ce que des problèmes de santé dans les années 1990ne l’obligent à arrêter de travailler. La machine originale a été accueillie et exposée au Musée des Sciences de Londres de juillet 2011 à décembre 2012.
Benoît Deuxant