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Focus

Radiocaphone [DJP]

Le Radiocaphone est un instrument fabriqué de manière intuitive qui combine les sons d’une radio avec ceux de deux oscillateurs et des enregistrements sur cassettes. Sa taille et sa facture le destinent à un usage itinérant. Il s’apparente à un sound- […]

Radiocaphone

Le Radiocaphone est un instrument fabriqué de manière intuitive qui combine les sons d’une radio avec ceux de deux oscillateurs et des enregistrements sur cassettes. Sa taille et sa facture le destinent à un usage itinérant. Il s’apparente à un sound-system fragile et décomplexé.

Le radiocaphone est le résultat d’un cheminement créatif intuitif et parfois hasardeux. Basé sur une combinaison hétérogène d’éléments sonores, il est passé par diverses factures de son origine percussive à sa configuration actuelle.

L’instrument se présente comme un petit meuble portable en bandoulière (à l’instar d’un instrument de fanfare). Il combine trois sources sonores : La radio, les oscillateurs et un walkmen-cassettes.

1-    La radio : on peut en utiliser le son « filtré » c’est-à-dire le son des ondes qui se propagent dans l’espace entre l’émetteur (station de radio) et le récepteur (poste de radio), ou le son « défiltré » c’est-à-dire ce que l’on entend lorsqu’on allume la radio. La radio représente l’élément aléatoire du Radiocaphone.

2-    Les oscillateurs : il y en a deux. Ils produisent des ondes de type « sin » pour le premier, de type « square » pour le second (Un oscillateur contient  un générateur de son à sa source). A l’instar des appareils destinés aux analyses auditives, on peut en faire varier les ondes de l’infra basse au suraigu. Le tout évoque la neutralité et l’approximative justesse du theremin. Cet ensemble donne au radiocaphone sa tessiture c’est-à-dire son étendue tonale.

3-    Le walkmen-cassettes : il diffuse des enregistrements d’eau, d’oiseaux, de baleines, de moteurs…  tout ce qu’on peut stocker sur une cassette audio. Ce dernier élément apporte au radiocaphone sa dimension imagée avec sa bibliothèque de sons concrets.

Enfin, l’appareil est muni d’une petite table de mixage à quatre curseurs (un par élément) ainsi que d’un ensemble de quatre pads (version rudimentaire de ceux d’une batterie électronique), de boutons poussoirs, d’un petit ampli 8w 9V et d’un haut-parleur, le tout incorporé dans un caisson en bois de forme irrégulière.

Grâce à tout cet effectif, on peut pour chacun de ces éléments :
-       Lancer la source sonore de manière continue et contrôler son niveau de sortie dans le haut parleur via un des 4 curseurs de la petite table de mixage (mixette).
-       Déclencher et arrêter la source sonore sous forme d’impulsions via un pad.

La combinaison de ces trois types d’éléments et de leurs modes de jeux possibles révèle rapidement un potentiel large insoupçonnable au premier abord. On pense au theremin, au platinisme, au field recording, au noise, au sound-system… à différents outils et différentes pratiques évoqués ici de manière plus ou moins explicite mais dans un esprit de bricolage assumé. De plus, la présence de plusieurs courts-circuits dans l’électronique de l’appareil amène les sons à se parasiter de manière incontrôlée par divers phénomènes de contamination sonore, ce qui étend les possibilités aléatoires de l’instrument.

Dans l’élaboration du Radiocaphone, DjP a privilégié l’aspect itinérant, notamment dans l’espoir de créer une fanfare électronique. C’est sans doute cette préoccupation conjuguée avec une approche technique résolument intuitive qui a engendré l’identité « bricolée » de l’appareil tant dans sa facture que dans son identité sonore.

Hugues Warin

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