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Pointculture_cms | critique

OFFSIDE

publié le

Football : les femmes hors-jeu ?

Sport traditionnellement réservé aux hommes (parce que, si l’on en croit la pub, « ils savent pourquoi »), le football compte parmi ses aficionados de plus en plus de représentantes du sexe dit faible, et pas seulement dans les tribunes.

Et si la Femme était l’avenir du foot ?

 

Comme bon nombre d’activités de la vie courante, il est des sports considérés comme «féminins» et d’autres comme «masculins». Ainsi, dans l’inconscient collectif, le ballet reste réservé aux filles tandis que le football sera clairement un sport de mecs. Et pourtant, si la danse a eu son lot d’étoiles au masculin (de Rudolf Noureev à, au hasard, Philippe Candeloro…), le ballon rond n’est que trop rarement foulé par du 36 fillette.

Tout du moins en public.

Car le football féminin est encore trop souvent considéré – à tort ou à raison – comme

a) un futile passe-temps sans aucune espèce d’intérêt visuel;

b) un sport d’incompétentes;

c) une insulte au bon goût

(biffer la mention inutile).

Il n’empêche que les femmes ont, elles aussi, leur Coupe du monde de football: tous les quatre ans depuis 1991, seize équipes féminines s’affrontent sous la houlette de la FIFA, tandis que l’UEFA organise chaque année depuis 2001 la Ligue des champions féminine (dont l’intitulé, pour une raison qui m’échappe, n’a pas été féminisé).

 

1Ce type de championnats a inspiré la réalisatrice Gurinder Chadha qui, en 2002, a rendu hommage aux joueuses de foot en herbe avec Bend it like Beckham (Joue-la comme Beckham). La pétillante Parminder Nagra y interprète une jeune femme d'origine indienne prête à tout pour marcher sur les traces de son idole, même si elle doit pour ce faire manquer de respect aux traditions familiales. Indéniablement douée pour le ballon rond, elle se voit offrir un entraînement digne de ce nom, permettant à la réalisatrice britannique d'origine indienne de démonter au passage bon nombre de préjugés.

 

 

1L’Iranien Jafar Panahi, quant à lui, s’est intéressé aux supportrices de foot dans son remarquable Offside.

Tourné en partie lors du match qui opposa l’Iran au Barheïn le 8 juin 2005 (match qui permis à l'Iran de se qualifier pour la Coupe du monde de football 2006), ce film montre des coulisses peu reluisantes, étant donné que les Iraniennes sont officiellement interdites de stade. Cela n'empêche nullement certaines têtes brûlées de se faufiler intra muros à l'aide de subterfuges plus ou moins judicieux.

Le temps d'un match, Offside se penche avec un humour dévastateur sur une poignée de jeunes femmes retenues à l'extérieur du stade, dans un enclos réservé à ces hors-la-loi pas comme les autres; des jeunes femmes dont le seul crime est de vouloir soutenir leur équipe nationale de football. Inutile de préciser que ce film fit grincer des dents les éléments conservateurs du gouvernement iranien que Jafar Panahi n’a de cesse de dénoncer : souvent inquiété par les autorités de son pays, il a récemment passé près de trois mois en prison, accusé par le ministre iranien de la Culture de préparer, je cite, « un film contre le régime portant sur les événements post-électoraux ».

Offside a d’ailleurs eu bien de la chance de voir le jour…

Par leur vision rafraîchissante de ce sport, les deux cinéastes vont au-delà des apparences, reléguant certains clichés aux oubliettes et rendant aux passionnées de football le plus bel hommage possible en leur donnant, tout simplement, le droit d'exister.

 

Catherine Thieron,

amatrice de football et fervente supportrice de l'équipe nationale portugaise.

 

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