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DAMNATION
Béla TARR

  • KARHOZAT
  • Ref. VD0137
  • Produit en 1988, Hongrie.
  • DVD ZONE 0,. Langue HU st. FR, NL, AL, ES, AN. Durée :116'.

Dans un paysage dévasté, Karrer vit depuis des années coupé du monde, passant son temps à contempler des bennes qui disparaissent dans le lointain et à errer sous une pluie incessante. Ses seuls liens sociaux sont un bar,"Le Titanic", et son patron Willarsky. Attiré par une chanteuse qui s'y produit, il s'arrange pour la séduire. Mais les élans affectifs des uns et des autres sont changeants et leurs sentiments provoquent entre eux des conflits et des rapprochements désespérés. Karrer est le grand perdant de cette histoire. Son calvaire ne le conduira pas vers la rédemption, mais vers une solitude absolue où il se fondra dans la désolation du décor. "(...) Avec "Damnation", réalisé en 1987, le cinéaste change de style par rapport aux cinq films qu'il a réalisés antérieurement et trouve le ton pour lequel il est célèbre aujourd'hui. Il se détourne des narrations classiques pour imposer une approche contemplative où le temps devient tactile. Ainsi, sa caméra filme les objets, les corps, les paysages ou les matériaux, avec une insistance hors du temps qui permet au spectateur de saisir l'instant fait éternité. Tarr multiplie les glissements de focalisation, les passages d'une toile à l'autre - chaque plan étant un tableau naturaliste fouillé et sublime - en faisant du travelling son allié, lui permettant d'imposer un montage à la main, tout en délicatesse, où chaque détail est pris en compte. Le réalisateur aime s'attarder sur les paysages obscurs battus par la pluie, les chemins boueux, les bistrots de campagne où règne le chaos de l'ivresse. La lenteur de sa caméra devient langueur, loin de tout repère géographique et temporel. Il nous perd dans son microcosme cinématographique, un no man's land crépusculaire où l'humanité est malmenée. Ne serait-ce pas la fin des temps? "Damnation" est plus qu'un film, c'est une oeuvre d'art à part entière qu'on peut se contenter de contempler pendant deux heures. La narration est secondaire, les dialogues aussi. Pourtant ils ne sont pas anodins, loin de là. Mais il est tellement aisé de se laisser bercer par la beauté des images et la musique utilisée avec parcimonie, qu'on n'a même plus besoin d'intellectualiser. Le plaisir des sens et des sensations. Le septième art. Pour ceux qui voudraient aller plus loin dans la filmographie de Béla Tarr, sachez que celle-ci allait atteindre un paroxysme au début des années 90 avec "Satantango", oeuvre testament de plus de sept heures, objet filmique complètement fascinant et hypnotisant, où Béla Tarr, plus que jamais, laisse errer sa caméra dans des décors aussi réalistes qu'irréels! Bref, ne passez pas à côté de ce cinéaste majeur dont chaque film est une expérience cinématographique inoubliable.( [www.avoir-alire.com]