Jahwad, la trentaine nonchalante, est le vilain petit canard de la famille, le cancre de la maison: bac moins huit et quatre redoublements à son palmarès. Comme de surcroît, il est recherché par la police pour de petits larcins, sa famille ne le supporte plus. Alors qu'il s'apprête à squatter pour une énième fois chez son pote Yacine, une occasion inespérée de retourner au collège s'offre à lui. C'est bien le collège: il y a de l'ambiance, les filles sont belles, les camarades sont sympas, on peut y apprendre des tas de choses et, surtout, il n'y a pas de policiers. Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, à un petit détail près: Jahwad a pris la place d'un prof...

"Après six ans d'absence, Éric Rochant fait un retour discret dans le registre de la comédie. Certains passeront sans doute à côté de ce film léger et sans prétention, tant son point de départ paraît invraisemblable et certaines situations poussées. Ce serait dommage, car avec cette farce burlesque sur l'imposture et sans se poser en donneur de leçons, le metteur en scène nous propose une réflexion ironique sur l'éducation, l'intégration et l'ouverture d'esprit. Il le fait à travers le parcours semé d'embûches de Jahwad (Arié Elmaleh lunaire), éternel ado peu à l'aise dans son costume d'adulte et encore moins enclin à gérer élèves et collègues. Maladroit dans la mise en place de son postulat de base et malgré une évolution scénaristique faiblarde, Éric Rochant finit, à l'image de son personnage principal, par trouver ses marques et nous entraîner dans la douce folie de celui-ci. Grâce à une belle flopée de seconds rôles (citons Noémie Lvovsky, particulièrement réjouissante en prof psycho rigide et Nader Boussandel alias Yacine, "complice" dépassé de Jahwad), le réalisateur d'"Un monde sans pitié" signe une comédie mineure mais mais attachante à mi-chemin, toutes proportions gardées, entre "Le maître d'école" et "L'esquive"". [www.monsieurcinema.com]

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