Dans la plaine orientale corse, Casabianda est un centre de détention très singulier, au sein d'un vaste territoire agricole. Le domaine n'est limité que par ses frontières naturelles, notamment la mer. Cette prison qu'on dit "ouverte" n'a rien à voir avec les prisons habituelles : à la place des barreaux, des murailles ou des miradors, les arbres, le ciel et la mer... Plus de 80% des détenus sont des délinquants sexuels ; la majorité des infractions a été commise sur des mineurs de moins de 15 ans. Les faits ont été en majorité commis dans un cadre intrafamilial.

Au fil des saisons, une année durant, Guillaume Massart s'y est rendu afin de comprendre ce que change cette incarcération au grand air. Sous les frondaisons ou sur la plage, la parole des détenus, d'ordinaire passée sous silence, se libère petit à petit.

Pour son premier long métrage, le réalisateur Guillaume Massart s'intéresse à examiner l'espace de prison dite "ouverte", afin de comprendre en quoi sa géographie la distinguait réellement d'une prison "fermée". Dans ce centre de détention à ciel ouvert, unique en France, le cinéaste nous mène à la question de la réinsertion : que signifie redevenir libre, l'est-on jamais vraiment, et comment se définit la liberté ?

"Prison "ouverte" située en Corse, Casabianda accueille 130 hommes qui souvent terminent de longues peines pour des crimes sexuels intrafamiliaux. Alors que l'idée préalable était de partir d'une observation de ce singulier territoire d'enfermement, le cinéaste a adopté une forme et un geste différents. Plutôt qu'un arpentage, La Liberté est un "film conversé" où le cinéaste invente, dans de longues séquences, une parole avec des détenus. Cette attitude ne poursuit pas l'idée de rédemption - là n'est pas la question du film -, mais l'invention d'un chemin par les mots. Les itinéraires diffèrent, le déni en est un, tandis que certains saisissent le film pour avancer, faisant de la parole un territoire possiblement émancipateur." (AH - Festival Entrevues)

Suppléments (DVD 2) : "Fleurs sauvages" (40 min), un documentaire de Guillaume Massart - Scènes coupées (19 min) - "Démontage d'un montage", conférence au festival Cinéma du Réel (110 min).