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Disponibilité et classement

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FADO : UNE HISTOIRE DE LA SAUDADE
Nico BOGAERTS

  • Ref. HE1487
  • FONDS AIDE CREATION RADIO, 2005.

La création radiophonique 'Le fado portugais: une histoire de la saudade' reprend pour son compte ces affirmations de Vinciane Despret, en explorant la fameuse 'intraduisibilité' de cette émotion nationale du Portugal, nommée 'saudade'.

Dans 4 émissions d'une heure, une histoire du fado y est tracée, en parallèle avec celle de la saudade. Le documentaire fait le pari que la saudade, comme elle a été chantée par les fadistas du siècle passé, se distancie nettement de sa traduction contemporaine de 'mélancolie' ou 'nostalgie', et constitue effectivement une émotion tout à fait singulière et non-universelle.

La particularité de cette émotion serait notamment liée à sa double origine étymologique: à la fois solitude (du latin 'solitudo') et bonheur (du latin 'salvus/salutate').

A l'aide d'interprétations des voix majeures du siècle passé, l'émission essaie de montrer qu'aussi bien au niveau musical qu'au niveau poétique (les textes utilisés), le fado incarnait longtemps un genre de saudade beaucoup plus complexe, ambiguë et originale que la nostalgie romantique, originalité (et donc émotion) créée par l'histoire de la langue portugaise elle-même.

Contrairement à une mélancolie répandue partout en Europe pendant l'époque romantique, cette saudade n'exprimait pas un désir d'un passé irremédiablement révolu, le sujet désirant étant coupé pour toujours de l'objet désiré. Dans les fados du XXe siècle, la saudade véhiculait souvent un sentiment qui réalise par lui-même la présence palpable de ce qui est absent et désiré, remplaçant dès lors une tristesse passéiste par une jubilation du présent désirant.

Sur base de l'hypothèse que la nouvelle génération de fadistas, celle qui conquérit actuellement les salles de concert internationales, cultive pour la première fois une saudade déjà annoncée par Fernando Pessoa, saudade cette fois-ci bel et bien réduite à la mélancolie, le documentaire essaie également d'indiquer une différence fondamentale entre une 'musique traditionnelle' et une musique dite 'du monde'. Le nouveau fado international ferait alors partie de cette dernière catégorie, tandis que subsiste (difficilement) à Lisbonne un fado traditionnel, se renouvelant sans cesse mais trouvant de moins en moins un public sensible à une saudade plus riche et plus 'positive'.

Dans un monde où les pratiques artistiques deviennent de plus en plus des marchandises sur le marché international, le manque de 'demande' d'un fado traditionnel pourrait bien le menacer de disparition. Un des buts de ce documentaire était donc également d'essayer de 'stimuler' la demande de musiques traditionnelles, en prônant une attitude d'écoute appropriée. [Anja Van Rompaey]

Un documentaire radiophonique en 4 CD.

Avec le soutien du Fonds d'Aide à la Création Radiophonique (Fédération Wallonie-Bruxelles).

Interprètes

Pistes

  • 1 Fado: une histoire de la saudade