Pourquoi l’abus de notions préscientifiques ou du « bon sens » provenant des théories de l’information et de la programmation en biologie peut-il conduire à la distorsion des connaissances ? Dans quelle mesure la confusion entre élaboration de l’information et production de sens affecte-t-elle notre humanité et nos façons de savoir ?

La singularité de la vie humaine est le résultat de l’évolution biologique et de l’histoire. Par l’action et le langage, nous produisons du sens au sein de la communauté communicante humaine ; nous délimitons et qualifions les phénomènes ; nous co-construisons des objets de connaissance et d’objectivité. L’utilisation de machines numériques à la fois en tant que modèles mathématiques et en tant que paradigme scientifique crée des biais particuliers dans cette construction des connaissances. Leurs réseaux d’élaboration de l’information fournissent des outils fantastiques pour les activités humaines, mais orientent aussi notre image du monde.

Giuseppe Longo : directeur de recherche CNRS émérite au centre interdisciplinaire Cavaillès de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), Paris. Ancien directeur de recherche CNRS en mathématiques, puis en informatique, à l’ENS, il est également ancien professeur de logique mathématique puis d’informatique à l’Université de Pise. Giuseppe Longo a passé 3 ans comme chercheur et professeur invité aux États-Unis (successivement à Berkeley, au MIT et à Carnegie Mellon), ainsi que plusieurs mois à Oxford (Royaume-Uni) et Utrecht (Pays-Bas).

Le cycle Pour un numérique critique et humain 18-19

De décembre 2018 à juin 2019, au rythme d’un rendez-vous mensuel, nous aborderons les impacts du numérique sur le travail.
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ON AIR, carte blanche à Tomas Saraceno/Palais de Tokyo. Œuvre : ALGO-R(H)I(Y)THMS © Pierre Hemptinne