Cinéma allemand II | De l’après-guerre à la réunification. Cours d’analyse de films par Olivier Lecomte
24/05 > 14/06/2017 le mercredi - PointCulture ULB Ixelles
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Les « films de décombres » dominent l’après-guerre en Allemagne mais aussi le retour d’un cinéma de papa utilisant les veilles recettes et pratiquant l’amnésie à propos du nazisme. En 62, au festival du court métrage d’Oberhausen, vingt-six réalisateurs signent un manifeste qui appelle à un renouveau. Parmi eux: Alexander Kluge qui tournera en 1966 Anita G., un brillant film-collage dénonçant les leurres du miracle économique. La voie est ouverte pour Schlöndorff, Fassbinder, Wenders ou Herzog. Ils vont apporter au cinéma allemand des années 70 une renommée internationale. Et si le courant se tarit ensuite, la chute du Mur et la Réunification apportent de nouveaux thèmes et auteurs, comme l’ostalgie de Goodbye, Lenin ! ou le multiculturalisme de Fatih Akin.
SÉANCE 1 : Des
décombres au manifeste d’Oberhausen (24/05). 18h30
Après-guerre, Babelsberg est aux mains des Soviétiques et se tourne vers l’académisme socialiste. Mais il y a des exceptions dont Les assassins sont parmi nous qui dénonce la dénazification superficielle de l’Allemagne. À l’Ouest, l’ère Adenauer cultive un cinéma essentiellement voué au divertissement et à la nostalgie d’une société intacte. «Débarrassons-nous de ces vestiges d’une époque révolue» proclament en 1962 les signataires du manifeste d’Oberhausen, dont Alexander Kluge.
SÉANCE 2 : La révolte des orphelins (31/05). 18h30
«Nous n’avons pas eu de pères, seulement des grands-pères » constatent Schlöndorff, Fleischmann, Wenders, Herzog… Qu’ils se penchent sur l’amnésie collective d’une société refusant de se confronter à son passé ou qu’ils empoignent à bras-le-corps les leurres du miracle économique, ils vont dessiner un nouvel âge d’or et conquérir le public international. Face à une société allemande américanisée, la tentation de l’exil est grande pour Wenders, féru de cinéma hollywoodien. Mais avec Alice dans les villes, le rêve tourne court: l’Amérique y est vue comme une société de pub généralisée. Herzog, de son côté, va pratiquer un cinéma extatique qui nous invite à abolir la pesanteur du monde.
SÉANCE 3 : Fassbinder : non-réconcilié (07/06). 18h30
Homme à la personnalité complexe, à la fois hyper-productive et autodestructrice, Fassbinder voit plus profond et plus loin que ses contemporains. Chef de troupe d’une compagnie théâtrale où devrait se mélanger, selon lui, vie professionnelle et vie privée, il passe bientôt derrière la caméra comme acteur et réalisateur. Rien n’échappe à l’acuité de son regard: ni l’échec de la contestation estudiantine et sa radicalisation dans le terrorisme, ni la réponse de l’état-policier, ni les jeux de pouvoir dissimulés au creux des rapports amoureux.
SÉANCE 4 : De la chute du Mur à la Réunification (14/06). 18h30
Plus que d’autres, le cinéma
allemand a toujours été profondément lié aux vicissitudes de l’histoire
nationale. On ne s’étonne donc pas de
voir que la chute du Mur en 89 et les problèmes liés à la Réunification ont
apporté de nouveaux thèmes (dont l’ostalgie
au cœur de Goodbye Lenin !)
et propulsé sur le devant de la scène de nouveaux talents prometteurs : le
germano-turc Fatih Akin, Christian Petzold… Les années 1990 voit aussi
l’apparition d’une société de production dynamique, X-Filme, qui vise résolument le marché international et le public
jeune comme en témoigne Cours, Lola,
cours de Tom Tykwer.
Licencié en philosophie, critique pendant vingt ans à (Télé)Moustique, Olivier Lecomte a dirigé le supplément belge du magazine Studio, collaboré à l’émission Télécinéma de La Une et a écrit pour Cinergie, L’événement, Dimanche Matin, Gaël… Ayant fondé le cours d’analyse de films La Toile filante (http://www.latoilefilante.be), il donne actuellement des formations à l’Université des Aînés (UCL), à PointCulture de l’ULB, à l’Ichec- Cultures, à l’Espace Delvaux, à l’Espace Senghor… Il anime régulièrement des rencontres publiques avec des cinéastes (Agnès Varda, Bertrand Tavernier, Claude Lelouch, Fernando Arrabal, Tony Gatlif, les frères Dardenne…) et a obtenu en 2005 le Prix de la critique décerné par la Communauté française.
Où et quand
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