Cités anonymes
09/06 > 30/08/2018 du mardi au samedi de 12h00 à 18h00 - PointCulture de Louvain-la-Neuve
Cet évènement est terminé !
"La photographie "un art moyen" écrivait Pierre Bourdieu* .
Mais qui
nierait qu’elle a désormais rejoint les médias "traditionnels" dans
l’opinion des vrais amateurs?
Et le
travail d'Alain Hije, présenté ici, nous conforte dans cette appréciation tant
sa démarche semble proposer un équilibre idéal.
Une grande rigueur dans le travail proprement technique, pendant et après le déclic. Un certain classicisme mais sans raideur, en liberté pourrait-on dire. Le sens du cadrage et de l'instant "T ".**
Soif du regard, mais humilité face au sujet, aucune sollicitation excessive et artificielle de celui-ci.
Un thème -la ville- parfaitement maîtrisé mais en même temps aux antipodes de la vision « jungle urbaine" si souvent rebattue.
Le rideau qui se lève sur tous les possibles, cache-cache d’ombres et de lumières, décor d’un théâtre sans cesse recomposé, lignes savantes, perspectives. En fait une ville ouverte, épanouissante, dédramatisée où la rêverie a sa place où le passant est un peu le complice involontaire du photographe. C’est bien nous-mêmes qu’il piège en un clin d’œil, sans l’air d’y toucher mais avec un instinct très sûr.
Bref, au delà de l'aspect sociologique de la démarche, c’est l'esthétique et même l'éthique qui s’invitent à la fête, et donc l'humanisme.
Et vérité, sans le phénomène urbain, l'aventure humaine eût été peu de chose."
Christian Houard
*Un art
moyen, Essai sur les usages sociaux de la photographie, Ed. de Minuit, Paris,
1965.
**
Rencontre pendant un moment très bref, l'Instant T, d'une situation, d'une
lumière, d'un regard et d'un appareil de prise de vue.
Né en 1958 à Bruxelles, Alain HIJE pratique la photographie en dilettante autodidacte.
Il reçoit son premier reflex Nikon à la fin de ses études secondaires, manifestant une envie de tout photographier, à la moindre occasion.
Une fréquentation de l’ Atelier photo de la rue Voot , au début des années 80 l’initie à la pratique de la chambre noire tout en suscitant une frustration due aux contraintes matérielles du procédé et à la difficulté d’adopter le langage N et B.
En 1985, il est engagé à la Galerie Contretype, lieu de production et d’exposition pionnier. Là, il est confronté à la notion de photographie d’auteur, élargissant son champ de vision.
C'est lors d'un premier voyage en Inde, en 1989, accompagné d’un petit Minox qu’il renoue de plus belle avec la pratique photographique, laquelle tient lieu de journal de voyage. La pratique rigoureuse de la diapositive nécessite une rigueur qui l’accompagne toujours.
Après un séjour d’une dizaine d’année à l’ARAU (Atelier de Recherches et d’Actions Urbaines), qui l’initie aux enjeux de l’Urbanité, il rejoint à nouveau la Galerie Contretype, en 2003.
L’avènement et la maturité du procédé numérique permettent, enfin, l’accès à un contrôle plus démocratique de l’ensemble de la chaîne de production photographique.
L’exposition « Cités anonymes » est l’aboutissement de cette longue et inégale idylle avec la photographie. Lors d’une exploration de ses archives numériques, il remarque qu'en dehors du lot d'images percutantes, mais très touristiques, existent des images plus apaisées, d’une esthétique tranquille, moins identifiables géographiquement. Celles-ci témoignent du rapport de l’humain à la ville. Une « Street Photography » en creux, non événementielle, éloignée de l’instant décisif spectaculaire cher à la photo de reportage.
Où et quand
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