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La Nouvelle Vague, un avant-goût de Mai 68 ? | Analyse de films par Olivier Lecomte

03/10 > 14/11/2018 le mercredi de 18h30 à 20h30 - PointCulture ULB Ixelles

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Ces jeunes cinéastes anti-conformistes vont bousculer les règles très établies du cinéma français et permettre ainsi à un nouveau cinéma d´émerger : le cinéma d´auteur.


Anticipant les revendications des étudiants de Mai 68 (ne vit-on pas fleurir sur les murs de la Sorbonne le slogan « Vive Pierrot le fou » ?), la Nouvelle Vague a constitué une véritable prise de pouvoir par la jeunesse d’un milieu devenu très fermé, celui du cinéma français des années 50. Entre 58 et 62, on assiste à une relève générationnelle massive menée, sabre au clair, par les ex-critiques des Cahiers du Cinéma (François Truffaut, Jean-Luc Godard, ClaudeChabrol, Eric Rohmer, Jacques Rivette…). 

Autodidactes, ils vont faire leurs armes dans le court-métrage puis s’imposer au Festival de Cannes.  Malgré leurs différences irréconciliables et leurs jugements parfois péremptoires, ils vont imposer une façon novatrice de faire du cinéma: plus passionnée, plus audacieuse, plus personnelle. Retour sur un mouvement qui continue d’inspirer les réalisateurs aux quatre coins de la planète.


  • Mer. 03/10 | Un mouvement de jeunesse 

La Nouvelle Vague a constitué une relève générationnelle inconnue jusqu’alors dans le milieu très fermé du cinéma français. Entre 1958 et 1962, plus de 120 cinéastes débutent. Parmi eux, on trouve les critiques des Cahiers du cinéma (Truffaut, Godard, Chabrol…) qui avaient tiré à boulets rouges sur le cinéma institué. Après la sortie des deux premiers longs métrages de Chabrol, le festival de Cannes de 59 consacre le triomphe des 400 coups, bientôt suivi par celui d’À bout de souffle. 

  • Mer. 10/10 | Le succès de la Nouvelle Vague, un malentendu ? 

Le triomphe des premiers films de la Nouvelle Vague sera éphémère : après 59-60, ce sera la censure du Petit soldat, les échecs publics des Bonnes femmes de Chabrol, de Tirez sur le pianiste de Truffaut, d’Une femme est une femme de Godard. Quant à Eric Rohmer, il peine à démarrer et devra attendre 69 pour s’imposer avec Ma nuit chez Maud. Un succès paradoxal car, en ces lendemains de Mai 68, la conception de l’érotisme chez Rohmer n’est pas vraiment synonyme de libération sexuelle.

  • Mer. 17/10 | La bataille critique 

La Nouvelle Vague a été une bataille gagnée d’abord sur le terrain de la critique avec Truffaut comme chef de file. En 54, son article Une certaine tendance du cinéma français est un véritable coup de tonnerre. Il y attaque les ténors de l’époque comme Claude Autant-Lara et ses scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost. Mais il sait aussi défendre avec passion ses cinéastes de chevet, de MaxOphüls à Sacha Guitry. Et il prouve en tournant Jules et Jim, tiré d’un roman d’Henri-Pierre Roché, qu’une adaptation filmée peut respecter le style et l’univers d’un écrivain.

  • Mer. 24/10 | Un cinéma de rupture

Tournage dans la rue, refus des techniques d’éclairages chères au cinéma de studio, montage saccadé, style de jeu décontracté : la Nouvelle Vague change radicalement les règles du jeu. Mais venue de la cinéphilie, elle multiplie aussi les références aux œuvres antérieures et les clins d’oeil. C’est ainsi que Godard dans A bout de souffle, cite pêle-mêle les films d’Humphrey Bogart, Bud Boetticher ou l’extraordinaire Forty Guns de Samuel Fuller.

  • Mer. 07/11 | La modernité en marche

La Nouvelle Vague prône un certain retour au réel, elle privilégie la vitalité ou l’imprévisibilité d’une scène. Elle témoigne de l’envie de retrouver la sensation de la première fois. D’où le fait d’outrepasser les règles techniques admises. Dans ses docu-fictions comme Moi, un noir, l’ethnologue Jean Rouch avait montré la voie. Le « scénario dispositif », ouvert aux aléas du tournage, aux rencontres, aux idées de l’auteur surgissant ici et maintenant, s’impose face au « scénario-programme » qui organise les péripéties en une structure prête à être tournée.

  • Mer. 14/11 | La Nouvelle Vague, de droite à gauche

Pour la droite classique, les films de la Nouvelle Vague sont immoraux et libertins. La gauche et le courant sartrien lui reprochent son désengagement et son  irresponsabilité. Mais les choses ne sont pas aussi tranchées : proche de la littérature hussarde et des cinéastes anticommunistes,  la « bande des Cahiers » apporte surtout un témoignage à chaud sur la jeunesse française qui annonce, sous certains aspects, Mai 68. Et elle se risque même à aborder le sujet, tabou à l’époque, de la guerre d’Algérie.


Olivier Lecomte bio

Licencié en philosophie, critique pendant vingt ans à (Télé)Moustique, Olivier Lecomte a dirigé le supplément belge du magazine Studio, collaboré à l’émission Télécinéma de La Une et a écrit pour Cinergie, L’événement, Dimanche Matin, Gaël… 

Licencié en philosophie, critique pendant vingt ans à (Télé)Moustique, Olivier Lecomte a dirigé le supplément belge du magazine Studio, collaboré à l’émission Télécinéma de La Une et a écrit pour Cinergie, L’événement, Dimanche Matin, Gaël… Ayant fondé le cours d’analyse de films La Toile filante, il donne actuellement des formations à l’Université des Aînés (UCL), au PointCulture ULB Ixelles, à l’Ichec- Cultures, à l’Espace Delvaux, à l’Espace Senghor… Il anime régulièrement des rencontres publiques avec des cinéastes (Agnès Varda, Bertrand Tavernier, Claude Lelouch, Fernando Arrabal, Tony Gatlif, les frères Dardenne…) et a obtenu en 2005 le Prix de la critique décerné par la Communauté française.

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