À l’aube des années 1980, en plein bouillonnement post-punk et dark wave, certains pionniers du rock qualifié d’industriel - fusion transgressive et radicale de rock, de musiques électroniques et d’éléments sonores expérimentaux - se détournent de l’âpreté première du genre et de ses discours radicaux qui les ont fait connaitre, pour opérer une sorte de retour aux sources du folk 60’s et 70’s tendance Scott Walker, Leonard Cohen ou encore The Incredible String Band.

Initié par, Coil, Current 93 et Death In June, ils seront suivis par des dizaines d’autres qui vont affectionner les guitares acoustiques, sans pour autant renoncer à toute forme amplification, les rythmes alanguis, et adopter des inflexions déclamatoires dans leurs chants sur des titres à tonalité chagrine qui s’affranchissent largement des durées habituelles en vigueur dans la pop et le rock

Bien que plutôt réfractaires aux religions en général, les hérauts de ce non-mouvement vont rapidement s’intéresser à des thématiques qui ont trait à l’ésotérisme, à l’occultisme et aux formes anciennes de spiritualités païennes proches du paganisme, et à l’histoire en général.

Préférant généralement l’anonymat des entités collectives en lieu et place de la mise en exergue de l’une de ses composantes, une partie des formations originelles ce que l’on nommera plus tard du dark folk, adoptera régulièrement une imagerie et une scénographie (surtout du côté de Death In June) d’un romantisme gothique suranné pour le moins ambigu, qui les feront passer pour certains – bien à tort –pour des admirateurs de régimes droitiers voir fascisants de la première moitié du XXème siècle. Étrange d’autant que certains tenants des groupes osaient affirmer leurs pratiques sexuelles déviantes à une époque où elles étaient encore punissables dans bien des contrées.

Mais par-delà les polémiques passées, le dark folk sert aujourd’hui à caractériser des artistes et groupes d’origines et d’horizons musicaux divers, qui aujourd’hui encore creusent le sillon d’une musique plutôt sombre et hivernale, d’essence acoustique, puissamment narrative, mais qui conserve, même dans ses emportements passagers, ses étirements complexes et dans son lyrisme austère la marque d’une musique à l’insondable mystère et au magnétisme intrigant.

Bonnes découvertes et écoute !

Titre du morceau/Artiste/Album/référence médiathèque.

1. Tattooed Man / COIL / THE APE OF NAPLES / XC567A
2. Cuckoo / CURRENT 93 / HONEYSUCKLE AEONS / XC966E
3. But, What Ends When The Symbols Shatter? / DEATH IN JUNE / BUT WHAT ENDS WHEN YHE SYMBOLS SHATTER / XD251P
4. Then He Killed Her / SOL INVICTUS / THRONES / XS571E
5. Immaculado / REVOLUTIONARY ARMY OF THE INFANT JESUS /
6. MIRROR / XR494B
7. Warm / SWANS / THE GREAT ANNIHILATOR (REMASTERED) / XS965I
8. Story And Pictures / WOVEN HAND / BLUSH MUSIC / XW937T
9. Heaven / Emma Ruth RUNDLE / MARKED FOR DEATH / XR943C
10. House Of Metal / Chelsea WOLFE / PAIN IS BEAUTY / XW829D
11. Come Wander With Me / Deliverance / Anna VON HAUSSWOLFF / MIRACULOUS / XV869S

Du son sur tes tartines

Chaque mercredi de 12h30 à 13h30, l’équipe de PointCulture ULB vous offre une heure de découvertes musicales, du café et du thé, dans une ambiance très conviviale.