Joe McPhee & Paal Nilssen-Love (USA/No) /// Dry Speed (Be)
le 11/05/2019 à 20h00 - Le Vecteur
Cet évènement est terminé !
Après une résidence de trois jours accordée par le Café Oto à Londres, le saxophoniste et trompettiste Joe McPhee se produira pour la seconde fois sur la scène du Vecteur (il y a joué en juillet 2012 en duo avec Chris Corsano). Il sera accompagné par le batteur novégien Paal Nilssen-Love avec qui il a noué une complicité. Une rencontre live qui s'annonce nerveuse et inventive.
Line-up :
- Joe McPhee : saxophone, pocket trumpet
- Paal Nilssen-Love : batterie et percussions
Une soirée proposée par PointCulture Charleroi et le Vecteur.
Lieu : Le Vecteur | Rue de Marcinelle, 30 - Charleroi
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Joe McPhee
Joe McPhee est né en 1939 à Miami. Initialement trompettiste, il ressent un choc en assistant à des concerts de John Coltrane et d'Albert Ayler, ce qui le pousse à se tourner vers le saxophone : "J’ai vu Coltrane en concert, en 1962, je crois, au Village Gate, et cela m’a remué au plus profond de moi-même. Il y avait avec lui McCoy Tyner, Evin Jones et Jimmy Garrison, c’était un peu comme être dans un avion, l’avion est sur la piste et au moment où il décolle vous avez une nette sensation, c’est ce qui s’est passé quand Coltrane est arrivé sur scène. Je n’arrivais plus à respirer, j’ai cru que j’allais mourir sur le moment. Je ne pouvais plus bouger. C’est ce que la musique d’Albert Ayler m’a fait également. Le son de son saxophone ténor est la raison pour laquelle je me suis mis à jouer de cet instrument. Bien évidemment, le son de Coltrane a joué un rôle aussi mais celui d’Albert m’a saisi d’une telle façon que je me suis dit : « Je veux essayer ». C’est la raison pour laquelle je joue du ténor, aujourd’hui encore." *
La première trace enregistrée de McPhee date de 1967 au sein du New Art Ensemble du tromboniste Clifford Thornton (avec également le contrebassiste Jimmy Garrison) .
Son premier enregistrement en tant que leader, "Underground Railroad", sort en 1969. On y perçoit déjà une personnalité forte, iconoclaste. Le mythique "NationTime" sort l'année suivante : un album brûlant qui fait se côtoyer funk et free jazz militant (le titre est un hommage à Amiri Baraka, auteur et poète, engagé dans le mouvement des droits civiques aux Etats-Unis )
McPhee suit depuis sa propre voie, sans jamais faire de concessions. "J’ai travaillé pendant dix-huit dans une entreprise de roulements à billes automobiles pour payer mes factures. Cela m’a permis de jouer la musique que je voulais sans avoir à faire de compromis. Je faisais ce que je voulais ! " *
Il développe aussi une approche conceptuelle de l'improvisation, Po Music, "qui facilite, dans ses improvisations, le passage d'une idée à l'autre sous l'effet de provocations providentielles" (extrait de "Giant Steps - Jazz en 100 figures" de Guillaume Belhomme, éditions Le Mot et le Reste, 2009)
Depuis 50 ans, McPhee demeure une figure majeure du free jazz et de l'improvisation libre, multipliant les approches de ces instruments en solo ou en groupe. A l'approche de ses 80 ans, Joe McPhee a encore beaucoup de choses à exprimer à travers sa musique, il enchaîne les tournées et n'a rien perdu de sa verve sonore ni de sa créativité.
"Joe McPhee donne, dans l'expression jazzistique, l'un des très rares exemples d'une polyinstrumentalité visitant avec des bonheurs égaux les anches et les cuivres. Au-delà de la maîtrise avérée, des différences de phrasés et relations techniques, son modèle premier reste inchangé, sur chaque instrument : c'est à la voix humaine qu'il réfère foncièrement son jeu" Dictionnaire du Jazz, éditions Robert Laffont.
* extrait d'un entretien avec Garrison Fewell en 2003. Cet entretien passionnant peut être consulté en intégralité ici
Paal Nilssen-Love
"Je ne me souviens pas avoir été autant impressionné par un jeune talent. Son incroyable créativité va de pair avec un sens de la responsabilité totale à l'égard des principes fondamentaux de la musique qui est vraiment particulier. C'est une joie totale de jouer avec lui." Le guitariste Pat Metheny évoquant sa collaboration avec Paal Nilssen-Love en 2001"
Le batteur norvégien Paal Nilssen-Love est né à Molde en 1974. Il découvre dès l'enfance le milieu du jazz, ses parents gérant un club de jazz. Après avoir choisi d'apprendre la batterie, comme son père, il se fait une place depuis les années 90 au sein de la scène jazz norvégienne avec qui il développe sa créativité. En 2000, il s'associe également avec son compatriote Ingebrigt Håker Flaten (contrebasse) et le suédois Mats Gustafsson (saxophone) pour créer The Thing. Ce trio bouleverse les codes en associant free jazz et énergie punk. Outre leurs propres compositions, ils revisitent des compositions de Don Cherry, Ornette Coleman, P.J. Harvey, The White Stripes,...
Le jeu versatile de ce batteur et percussionniste, tout en puissance et recherches sonores sollicite l'attention des musiciens européens et américaines du free jazz.
Paal Nilssen-Love forme et dirige depuis 2013 un ensemble de douze musiciens nordiques : Large Unit.
Depuis 2001, Joe McPhee est invité régulièrement à se produire avec le trio The Thing.. Mais c'est lors du Molde Jazz Festival de 2007 que les deux hommes jouent en duo pour la première fois. Le début d'une belle et régulière complicité artistique entre deux tempéraments fougueux et créatifs..
Photo du duo : Kim Hiorthøy
Photos de Joe McPhee et Paal Nilssen-Love : Peter Gannushkin
Dry Speed
Thomas Olbrechts: saxophone alto, voix
Joachim Devillé: trompette / bugle / guitare + effets
Dirk Wauters: percussion