Le rébétiko, une musique grecque des bas-fonds. Muziek•Culture
le 21/09/2016 de 12h30 à 13h30 - PointCulture ULB Ixelles
Cet évènement est terminé !
Musique originaire d'Asie Mineure et de Grèce, le rebetiko a vu le jour au début du 20e siècle dans des cafés tenus par des Grecs, des Juifs et des Arméniens, essentiellement à Smyrne et Istanbul. Des musiciens improvisaient des chansons dont les intonations rappelaient les ghazals persans. Beaucoup de femmes étaient artistes à l'époque, notamment Rosa Eskenazi, une Juive-Grecque d'Istanbul, Rita Abadzi de Smyrne ou Marika Papagika, originaire de Kos et qui émigrera plus tard aux Etats-Unis. La guerre gréco-turque de 1919-1922 provoque de grands échanges de populations et a une influence importante sur le rebetiko. Plus d'un million de Grecs d'Asie Mineure afflue dans les bidonvilles d'Athènes, du Pirée et de Thessalonique, y compris de nombreux musiciens. Ceux-ci, isolés dans un monde dont ils ne parlaient souvent pas la langue, se réfugient dans les "tekès", des endroits (d'origine ottomane) où ils pouvaient fumer le haschich. Ils accompagnaient ces moments en improvisant des airs sur le baglama ou le bouzouki, ou en chantant. Les textes sont liés à leur vie, ils sont souvent violents et nostalgiques – d'où le nom de blues grec – et parlent de prostitution, de passages en prison, de drogues… Dans les années 1930, quelques noms émergent: Markos Vamvakaris, Stratos Payioumtzis, Batis… Beaucoup de ces musiciens ne vivront pas longtemps dans ces quartiers malfamés – la drogue et les conditions de vie difficiles ne sont pas propices à la longévité. L'arrivée au pouvoir du dictateur Metaxas en 1936 complique encore leur situation: les bouzoukis sont interdits, des lois anti-haschich sont votées, les tekès sont fermés. Malgré l'enthousiasme des musiciens, le mouvement s'étiole et dans les années 1950, le public préfère une musique plus agréable et plus douce. Le rebetiko connaîtra cependant plusieurs phases de revival avec notamment Vassilis Tsitsanis et aujourd'hui, de nombreux collecteurs de 78 tours ont exploré les disques anciens, publiant inlassablement les perles du passé. (Anne-Sophie De Sutter)
La playlist (Benoit Deuxant et Anne-Sophie De Sutter)
- Markos Vamvakaris, Syros (MS0435, pl.17)
- Ioannis Papaionannou, Glendi ke horos (MS0435, pl.8)
- Yorgos Batis, Camel driver's zeibekiko (MS0477, pl.1)
- Marika Kanaropoulou, A manghas in my teke (MS0451, pl.11)
- A. Kostis, Yannis the hashish-smoker (MS0451, pl.12)
- Rosa Eskenazy, Merry tramp (MS0477, pl.2)
- Markos Vamvakaris, Once I too was a kid (MS0477, pl.3)
- Kostas Tsanakos, I drink wine (MS0471, pl.5)
- Yorkos Kavouras, Smash the glasses and I'll pay (MS0471, pl.10)
- Rita Abadzi, O psilos (MS0435, pl.9)
- Markos Vamvakaris, Last night in the dark (MS0477, pl.17)
- A. Kostis, Toubeliki toubeliki (MS0451, pl.3)
- Yannis Kyrakides & Andy Moor, Katsaros (XK993U, pl.2)
Le projet Muziek•Culture propose une série de concerts-rencontres gratuits qui mettent à l’honneur un instrument, ou groupe d’instruments, son pays et sa culture. Bref, une invitation au voyage, à la découverte, à l’aventure dans une ambiance très conviviale en plein cœur du campus Solbosch.
Cette collaboration permet de promouvoir le travail que Muziekpublique réalise depuis 2005 : concerts, cours et label axés sur la découverte et la diffusion de musiques traditionnelles du monde. Mais aussi de mettre à l’honneur les très riches collections de PointCulture. Une initiative de Muziekpublique et PointCulture ULB Ixelles.