Sélection DVD « BIFFF, Back to the 90’s ; un regard assumé de fan un peu geek sur les bords »
27/02 > 30/04/2015 les mardi, mercredi, vendredi et samedi - PointCulture ULB Ixelles
Cet évènement est terminé !
Replacées dans leur contexte historique, les années nonante sont à considérer comme une décennie de transition, entre un cinéma fantastique et de science-fiction avec ses effets spéciaux à « l’ancienne », ses trucages, astuces, maquillages, effets d’optique et ses dispositifs variés plus inventifs et ingénieux les uns que les autres. Une ère numérique encore floue dans les esprits et toujours balbutiante dans ses applications concrètes mais dont on sait qu’elle va bientôt changer complètement la donne du cinéma « grand » spectacle.
Faire un focus, même rapide, sur dix ans de palmarès au BIFFF, rassure car jamais, les grosses machines pilotées par les majors du cinéma n’ont fait main basse sur les appelés aux plus hautes marches du podium final. On pourra objecter que les films les plus « porteurs » autrement dit, ceux qui peuvent s’appuyer sur un casting d’acteurs et d’actrices «établis» et bénéficiant d’une distribution en salles garantie, s’offrent une belle visibilité matinée d’une auréole de crédibilité supplémentaire via une place d’honneur médiatique en catégories film d’ouverture, de clôture, voire en étant tout simplement présentés hors-compétition, mais on préfèrera y voir une manière opportune de toucher un large public par-delà les cercles nébuleux d’aficionados de la cause SF, fantastique et du gore !
Cette volonté d’ouverture, on la retrouve aussi bien dans la composition du jury international qui va faire appel à bien d’autres types de profils cinématographiques qu’à ceux directement associés au cinéma de « genre » (Gabriel Lazure, Lio, Edouard Molinaro, ou encore Patrick Mc Knee en ont fait partie), que dans le choix d’une ligne esthétique en lien direct à cette autre spécialité noir-jaune-rouge qu’est la bande dessinée. Tradition bien établie, un auteur belge ou international réalise une affiche qui replace un motif caractéristique et/ou récurent de son travail dans un contexte « horrifique », souligné par un traitement graphique final dans les trois couleurs immuables du BIFFF: noir/blanc/rouge. Dans les nineties, On a pu voir (entre-autres) les esquisses de Bilal, Sokal, Bourgeon, Boucq, Haussman…, et plus étonnant, celles d’un dénommé Hergé !
Et à revenir sur une décennie de palmarès, on ne peut que se féliciter du caractère fondamentalement international de la sélection des « primés », avec, aux côtés, des inévitables déferlantes anglo-saxonnes et ses machines rodées comme l’arsenal anti-vampirique de Blade – à quoi bon vouloir résister à Joe Dante (Matinee), Neil Jordan (In Dreams), Sam Raimi (Army of Darkness) ou encore Wes Craven (The People Under the Stairs) ? – l’ébauche d’une véritable nébuleuse mondiale du fantastique en mode surprise et reconfiguration permanente. C’est le Japon de Nakata (Ring) et de Tsukamoto (Tetsuo), l’Espagne de La Iglesia (El Dia De La Bestia) et d’Amenabar (Tesis), le Québec de Pelletier (Karmina), le Mexique de Guillermo Del Toro (Cronos). Autant de destinations « exotiques » que de sous-genres revisités avec deux constats immédiats : le BIFFF a un œil constamment rivé dans le viseur pour ce qui est de repérer les talents en ( ?) devenir, et que même si l’on frissonne parfois un peu de peur ou de gêne dans son siège, on rigole tout autant que des pendus exécutés la veille !
Enfin, si les tueurs en séries, les esprits frappeurs, les croquemitaines, les possédés de tous ordres, les damnés, les puissances occultes, les sales bestioles de l’espace et celles issues d’univers parallèles, les exilés dans le temps fournissent toujours la bidoche d’excellence au plantureux menu du BIFFF, pour les zombies et dérivés, c’est plutôt une décennie morte…
Leur vengeance fera mal ! (Yannick Hustache)
PALMARES LONG FEATURES et NOS COUPS DE SANG
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Où et quand
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