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"La première chose que je n’ai pas voulu faire, c’est écrire."

JP Toussaint
Grand entretien avec Jean-Philippe Toussaint

Sommaire

« La plupart du temps, que font les écrivains sur Internet ? Ils écrivent. Or il ne me semble pas que ce travail-là soit spécifique à Internet. — »

 Si la littérature est un art complet auquel il ne manque rien, Jean-Philippe Toussaint montre qu'il y a dans les rapports que le roman noue avec le numérique autant de manières d'expérimenter que de sujets d'enquête. Pour mener la sienne un peu plus loin, l'auteur de La Télévision s'est doté d'un outil de questionnement original. Créé en 2009 avec Patrick Soquet, le site jptoussaint.com  se construit dans la convergence de divers modes de création, à la fois outil et lieu de recherche d'une forme spécifique à Internet.

Jean-Philippe Toussaint dessinLa machine à écrire

Dans un texte intitulé Le Jour où j’ai commencé à écrire publié dans L’Urgence et la Patience, vous faites au lecteur cette confidence : « En même temps que j’écrivais, j’apprenais à taper à la machine. » C’était à la fin des années 1970, à une époque où les écrivains ne disposaient pas encore de l’ordinateur, rédigeant à la main et faisant ainsi honneur à l’étymologie du terme manuscrit. Vous, d’emblée, vous décidez de brûler cette étape en confiant le texte en train de naître à une machine.

Oui, l’anecdote est assez belle : quand j’ai commencé à écrire, je n’écrivais pas à la main et je ne savais pas taper à la machine. L’écriture et la machine à écrire se sont donc tout de suite associées dans mon esprit.

Ce choix dénote-t-il  un rapport plus distancié avec votre travail ? Peut-on l’interpréter ainsi ?

Pour moi, il y a eu dès le départ une adéquation entre écrire et taper à la machine. J’avais toujours vu mon père, qui était journaliste et écrivain, écrire à la machine, et cela a été une évidence pour moi de me servir d’une machine quand j’ai commencé à écrire. La plume, à l’époque, je l’associais au dessin. Les choses ont évolué depuis, puisque désormais j’écris aussi, parfois, à la main. Pas des chapitres entiers ni même des paragraphes complets, mais à des moments bien précis. Par exemple, tôt le matin, il m’arrive de noter des idées qui me sont venues au réveil ou pendant la nuit. Ces idées, je préfère les mettre en phrases à la main.

Une prise de notes ?

Non, il s’agit vraiment d’écriture. La prise de notes, c’est autre chose. Depuis toujours, je prends des notes dans des carnets. Mais la prise de notes n’est pas vraiment de l’écriture. Pendant vingt ans, tout ce que j’ai écrit l’a été sur une machine à écrire ou sur un ordinateur. J’imprime, je relis. Toutes les relectures sont faites sur papier, et je corrige à la main. Ensuite, je retravaille ces corrections à l’ordinateur, le processus est bien visible sur mes brouillons.

Au sujet de votre site Internet, vous avez déclaré lors d’un passage à l’antenne de France Culture : « Je propose quelque chose qui est spécifique à Internet, je travaille sur une forme. » Cette phrase signifie-t-elle que le contenu de votre site (vos brouillons, vos inédits, une partie du corpus critique relatif à vos livres, un projet de création collective) se définit surtout par défaut ?

« Par défaut », oui. Pour parler de ce site Internet, il est sans doute plus facile d’expliquer ce que j’ai voulu faire en commençant par ce que je n’ai pas voulu faire ! La première chose que je n’ai pas voulu faire, c’est écrire. C’est déjà pas mal ! La plupart du temps, que font les écrivains sur Internet ? Ils écrivent. Or il ne me semble pas que l’écriture soit spécifique à Internet. En revanche, mettre des brouillons en ligne est spécifique à Internet. Il n’y a même que sur Internet que c’est possible. Aucun éditeur ne voudrait publier une telle masse de documents.

Sauf après sa mort…

Oui, après sa mort, dans des publications très spécialisées. Et encore, aujourd’hui, la mise en ligne me semble plus indiquée. Internet permet de donner accès à de grandes quantités de documents relativement peu intéressants. Ce n’est pas un jugement de valeur. Disons qu’il y a dans la publication de ce type de documents un intérêt autre. La deuxième chose dont je ne voulais pas, c’est l’interactivité. Je ne voulais pas d’une interactivité paresseuse, de type Facebook.

Ayant des activités multiples, à la fois comme écrivain, cinéaste et photographe, je disposais pour mon site Internet d’un corpus très vaste. Le site, tel que je le conçois, est un lieu de création. Il s’y produit une réflexion autour de ce que peut être un site d’écrivain. Cette réflexion, je pense que je la mène de façon radicale, il n’y a pas beaucoup d’écrivains qui la poussent aussi loin. Pour cela, je travaille en collaboration avec des correspondants basés à l’étranger, souvent mes traducteurs ou des universitaires intéressés par mon travail (le site propose des pages dans différentes langues de pays où mes livres sont traduits), et avec Patrick Soquet qui est l’informaticien en charge de la mise en forme des contenus.

La publication en ligne de vos brouillons tient-elle à faire mentir l’idée selon laquelle Internet aurait provoqué la disparition du manuscrit ?

En effet, je m’inscris en faux contre l’idée que depuis que les écrivains travaillent à l’ordinateur, on n’aurait plus accès à leurs brouillons. C’est peut-être exact si l’écrivain ne conserve aucun de ses brouillons, ou les détruit, comme cela m’est arrivé de le faire avec les brouillons de La Salle de bain. Mais cela n’a rien à voir avec Internet. Au contraire, même. Avec Internet, l’archivage est plus facile et prend moins de place. Prenons l’exemple du cycle de Marie, M.M.M.M, qui a été entièrement rédigé à l’ordinateur. Comme je procède par sessions de travail successives, les versions se succèdent, elles ne s’éliminent pas. À la fin du travail, je dispose, pour chaque livre, d’une vingtaine de versions différentes. S’il fallait imprimer une telle masse de documents, le volume serait considérable. En revanche, sur mon site, comme les fichiers de textes ne pèsent pas très lourds par rapport à de la vidéo ou de la musique, il est possible de les mettre tous en ligne. J’ai limité cette expérience de la mise en ligne des brouillons aux quatre romans qui constituent le cycle de Marie.

Avant de mettre mes brouillons en ligne, j’ai hésité. Je voyais deux obstacles majeurs, deux critiques qu’on pourrait m’adresser. D’une part l’exhibitionnisme. En montrant ses brouillons, on s’exhibe, on s’expose. D’autre part le masochisme. Les brouillons révèlent les fautes, montrent le travail en train de se faire, les tâtonnements, ces choses que la plupart des écrivains préfèrent garder pour eux. J’ai pesé le pour et le contre, et il m’a semblé que l’intérêt de publier ces contenus spécifiques à Internet dans une démarche originale et inédite l’emportait sur les critiques auxquelles je pouvais éventuellement prêter le flanc. En somme, les avantages l’emportaient sur les inconvénients. Les pages « meta » de mon site font état des réflexions que j’ai menées sur ce sujet. Parmi les autres spécificités de mon site, on trouve également le Borges Projet.

Borges projet

JP Toussaint Borges project

Parlons de ce fameux « Borges Projet »…

Le point de départ est une nouvelle, l’Ile des anamorphoses, dont j’attribue la paternité apocryphe à Borges dans La Vérité sur Marie. Ensuite, sur le site, nous avons rédigé un appel à contribution pour inviter les internautes du monde entier à réécrire cette nouvelle ou à raconter son histoire. L’exercice est ouvert, toutes les langues et toutes les traductions sont accueillies. En quelques années, on a déjà reçu une centaine de contributions originales. Plutôt qu’une interactivité passive, comme celle pratiquée sur les réseaux sociaux, nous proposons ici une interactivité extrêmement exigeante et active. Il y a en effet un certain nombre de contraintes à respecter, quatre éléments que nous attendons de voir figurer dans les textes 1) l’île, 2) la notion d’ « anamorphoses », 3) un écrivain qui serait passé de la première à la troisième personne et 4) Borges. Il va sans dire que les cent nouvelles que nous avons mises en ligne ne répondent pas toutes intrégralement à ces quatre critères.

Vous les lisez ?

Je les lis et Laurent Demoulin se charge de les éditer. On a donc créé une communauté de participants. Très prochainement, à la Cambre, je soumettrai cet exercice à la vingtaine d’étudiants inscrits à l’atelier des Écritures contemporaines . Leur travail sera en ligne au mois de mars 2018.

Sans vouloir déprécier votre travail, des projets similaires portent ailleurs le nom de fanfiction

Je n’en ai pas entendu parler, de quoi s’agit-il ?

C’est une pratique qui, je crois, s’est développée dans les pays anglo-saxons. Les fans se réapproprient le personnage d’une œuvre qu’ils affectionnent (livre, série, etc) pour en prolonger l’intrigue. Leurs tentatives paraissent en feuilletons sur des sites dédiés, il doit exister des applis. Il se crée là aussi des communautés.

L’ambition du Borges projet reste résolument littéraire.

Bien sûr ces fanfiction ne sont jamais accompagnées comme vous le faites par les auteurs qui les inspirent.

Pour mon projet, l’auteur concerné est en l’occurrence autant Borges que moi !

Il n’est plus là pour vous dire ce qu’il en pense.

Je pense qu’il peut être content. À sa place, je serais super content ! (rires)

Archives


JP Toussaint livres

Internet confère selon vous un statut nouveau à vos inédits. Pouvez-vous expliquer ce que vous entendez par là ?

J’ai retrouvé chez moi un certain nombre d’inédits, roman ou pièce de théâtre, des textes qui ont été écrits avant la publication de mes premiers livres, avant La Salle de bain, et j’ai pensé qu’ils pourraient trouver leur place sur mon site. Je n’avais pas envie que ces textes soient édités sur papier. En même temps, il m’a semblé que cela pouvait être une spécificité de mon site Internet d’offrir un cadre à ces inédits. Je les ai donc confiés à Laurent Demoulin qui a réalisé un vrai travail d’éditeur. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas la publication de ces inédits en tant que telle, mais que ce travail entre en résonnance avec le projet du site. Nous avons donc créé une page spécifique qui s’appelle Cahiers d’archives, qui est également une réflexion sur l’archive.

Le « tout-cliquable » supplante dès lors l’exhaustivité ?

En effet, l’exhaustivité n’est pas un principe qui m’intéresse au premier chef. Par contre, si on fait référence à un texte, il faut que ce texte puisse être lu. Sinon à quoi bon ? C’est la garantie de proposer un site riche et opérationnel. C’est la moindre élégance que de veiller à ce que les liens soient fonctionnels.

Le principe d’exhaustivité comporte une idée d’infini. L’interface du Borges Projet présente un ciel étoilé qui sous-tend une idée d’infini. Aujourd’hui le ciel est plein, l’échelle va changer : on va passer aux galaxies.

Interactivité passive, interactivité exigeante

JP Toussaint

Sur votre travail, le site ouvre une porte, moins encore, quelques fenêtres. Des points d’accès bien cadrés. Ce n’est aucunement le lieu d’une rencontre, même feinte. Blogs, réseaux sociaux, les innombrables ressources du Web interactif ne vous intéressent pas ?

Non, on en revient à ce que j’ai dit sur le concept d’interactivité et la distinction que je fais entre interactivité passive et interactivité exigeante.

À nul endroit vous n’apparaissez en tant que personne. Vous ne cherchez pas à développer de rapports plus intimes avec vos lecteurs.

Il n’a jamais été dans mes intentions de tenir un blog ou un Journal. L’écriture immédiate ne me convient pas du fait que j’écris assez difficilement, jamais à la légère et de façon très appliquée, en travaillant beaucoup. J’adore écrire mais ce n’est pas pour moi une pratique simple, facile d’accès. Cela ne se prête pas à une publication immédiate.

J’ai quand même ouvert récemment une page Facebook. Je me suis rendu compte que cela pouvait servir de passerelle vers mon site Internet. J’y apparais un peu plus, pas en tant que personne privée mais en tant qu’écrivain. Je relaie des informations qui sont liées à mes activités mais en essayant toujours de trouver une forme spécifique. Par exemple, lors de la sortie de mon dernier livre Made in China , j’ai tenu un Journal numérique quotidien de la sortie du livre. À côté de cela, les chats, les commentaires à l’emporte-pièce, le degré zéro de l’interactivité, ce que j’appelle l’interactivité passive, ne m’intéresse pas du tout. Le Borges Projet m’a permis de dépasser cette notion d’interactivité, de la sublimer en quelque sorte. C’est cette interactivité exigeante que je cherche à développer sur mon site et pour laquelle je suis toujours à la recherche de nouveaux projets.

Il y a un autre projet, c’est le Projet Réticence, que j’ai développé en partenariat avec l’Université de Grenoble, autour des brouillons de La Réticence, un roman que j’ai écrit à Madrid, à la machine à écrire, au début des années 1990. Après bien des péripéties, les brouillons ont été conservés et je les ai confiés à Brigitte Ferrato-Combe, une professeure de l’Université de Grenoble, qui s’est chargée de les faire numériser et de les mettre en valeur en impliquant les étudiants. Le projet a donné lieu à une exposition, une création sonore et un court métrage. On trouve le projet Réticence sur mon site. Il me semble qu’encore une fois, il répond à la question : comment créer des formes nouvelles spécifiques à Internet ? Je tiens particulièrement à ce que toutes les propositions que nous faisons sur mon site soient créatrices de nouvelles formes.

En vous écoutant, je continue de penser que c’est en lisant que nous prend l’envie d’écrire. Vous-mêmes vous en avez d’ailleurs fait l’expérience puisque, comme vous le rapportez avec humour dans l’Urgence et la Patience, c’est la lecture de Crime et Châtiment qui serait à l’origine de votre entrée dans le métier. Or ce que vous mettez en place, ce sont comme des tentatives de formaliser cette impulsion qui peut surgir spontanément de la fréquentation des livres. Ces projets, je trouve intéressant qu’ils existent et en même temps je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’ils pourraient avoir l’effet inverse. Quand on se met à écrire, la dernière chose qu’on souhaite est d’être mis sous tutelle. La création s’entretient de l’illusion de sa propre indépendance.

Le projet Borges a ce côté collectif mais il est constitué d’une somme d’individualités. Une maison d’édition ne fait pas autre chose.

Enfin il y a tout de même l’ombre de l’auteur, qui, selon moi, s’apparente à un devoir d’allégeance.

Oui, il y a des contraintes. Les nouvelles qui ne tiennent aucun compte de ces éléments sont mises de côté. 

Livre augmenté

JP Toussaint Honey dress projectVotre dernier roman, Made In China, relate le tournage d’un court-métrage dont le sujet est une séquence extraite de votre roman précédent, Nue. On y trouve aussi un plaidoyer pour un livre augmenté, enrichi de musiques…

On peut voir chez moi une curiosité à tout ce qui s’apparente au monde des nouvelles technologies. Cet intérêt ne débouche pas forcément sur une pratique d’avant-garde, je reste un écrivain très littéraire, mon but n’est pas de réinventer l’écriture avec des outils technologiques en intégrant de la musique et des vidéos à mes livres. Néanmoins le sujet me passionne. C’est pour cela que je termine Made in China, de façon inédite, par une vidéo, The Honey dress. Dans le livre numérique, dans des conditions optimales (une tablette par exemple), une fois la dernière page tournée, la musique du Delano Orchestra arrive automatiquement. Cette magie, c’est la résolution d’un problème technique assez compliqué qu’ont résolu des ingénieurs, des informaticiens parmi lesquels Patrick Soquet qui m’accompagne toujours dans le travail numérique. Ce qui m’intéresse surtout, c’est la réflexion littéraire que vient illustrer ce petit supplément au livre. Je ne cherche pas à révolutionner la littérature, mais à me poster en observateur. L’apport du multimédia en littérature bouleverse l’économie du livre. Il nécessite des budgets proches de ceux d’un film ou d’un jeu vidéo. À supposer qu’on me prête l’argent pour produire un tel livre multimedia, il n’y aurait pas de liseuse capable de le lire, la plupart d’entre elles n’étant pas programmées pour accueillir la vidéo. Les tablettes le peuvent mais ça limite fortement le marché. Il y a quinze ans, on aurait pu penser que la littérature allait se transformer, entre-temps l’intérêt est retombé. Ce qui se fait aujourd’hui dans ce domaine relève de l’expérimentation, à petite échelle, dans la bande-dessinée ou les mangas par exemple, ça reste très marginal.

D’autant qu’il ne faut pas non plus sous-estimer la puissance suggestive des livres qui sans avoir recours à aucun additif extérieur nous font sentir, et ressentir, toutes sortes de choses par la réserve de forces que sont les mots, les phrases.

Absolument. La littérature est un art complet auquel il ne manque rien.

Le narrateur de vos romans, toujours un peu le même, et dont on ne peut s’empêcher de penser qu’il doit un peu vous ressembler, a quelque chose du flâneur. Il se confie volontiers au hasard, s’adonne aux rencontres, semble accueillir les choses comme elles viennent. Internet n’est-il pas le lieu idéal pour qui cultive un tel art de la désinvolture ?

J’aime bien en effet cette idée d’être ouvert et disponible au monde, au hasard, à la vie qui peut surgir dans l’œuvre. Mais je ne vois pas forcément le lien avec Internet.

Avec son « héros » au caractère vague, brumeux, mélancolique peut-être, cet homme qui se laisse mener d’un endroit à l’autre sans conviction mais sans déplaisir, L’Appareil-photo met en scène une certaine forme de désœuvrement. Cette disposition, vous la déclinez de façon assez convaincante dans de nombreux livres. Internet, je trouve, représente ce lieu où tout est possible pour qui n’attend rien et attend tout de la vie…

Au terme désœuvré, je préfère celui d’accueillant. Ouvert, prêt à accueillir le monde. Mes narrateurs accueillent volontiers le hasard. Mes livres sont très pensés, voulus, déterminés, et ce faisant, ils font droit à l’imprévu, ils lui laissent sa place. Il y a vingt ans, j’ai écrit un livre qui s’appelle La Télévision, je devrais peut-être en écrire un autre aujourd’hui qui s’appelerait Internet. Entre-temps, je persiste à penser que la vraie vie est davantage propice aux découvertes, à la flânerie, à l’imprévu que toutes les technologies qui nous donnent un accès prétendument élargi au monde.

La télévision n’était pas interactive.

C’est vrai, mais en l’allumant les gens pensaient qu’il allait arriver quelque chose, alors qu’il ne se passe jamais rien à la télévision. Il en est de même avec Internet, c’est une illusion de croire que tout peut y arriver. Ce qui nous arrive d’important nous arrive toujours dans la vraie vie.

Catherine De Poortere

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