Les Enfants du dehors
Au cœur d’une cour de récréation d’école maternelle dans le quartier de Hautepierre à Strasbourg, deux enseignantes décident de modifier la configuration, jusque-là très minérale et classique de l’environnement des enfants, pour y créer un petit jardin sauvage.
Celui s’ouvre aux enfants comme la possibilité d’un autre monde, d’une autre temporalité où les enfants expriment des compétences, des interactions et des curiosités inédites.
La cour de récréation n’est alors plus ce lieu où les enfants sont jetés à la pause pour qu’ils se défoulent dans l’indifférence de leurs encadrants. Elle devient un lieu de découvertes et d’apprentissage, d’expressions dont les moments sont ensuite mis à profit au sein de la classe.
Les enfants concernés sont pour la plupart citadins. Ils découvrent, la terre, la boue, les plantes, les cailloux, les colliers de coquillages suspendus qui font du bruit, le vent sur le visage. Ces petites choses du quotidien trouvent peu à peu une place dans la vie des enfants qui commencent à tisser d’autres liens avec ces choses ordinaires, devenues objet de découvertes, de sensations, de surprise, d’expériences directes et de plaisir qui permettent à l’enfant de devenir actif dans ses apprentissages.
Le film n’est pas une démonstration argumentée des bienfaits du contact avec la nature sur les apprentissages et les processus de socialisation. La caméra est comme posée là pour récolter les visages concentrés ou émerveillés des enfants, leurs pas, leurs mains tâtonnant une feuille ou enserrant un petit caillou. Ces moments de vie sont entrecoupés de scènes de discussion entre les enseignants qui s’échangent leurs impressions et leur point de vue sur ce qui se joue dans ce nouvel espace, pour les enfants mais aussi pour eux, dans leur métier d’institutrice et dans leur rapport aux enfants.