Rencontre en images avec Anne-Marie Maes
Diptyque 1. Préambule
Dans l'image 1, un circuit imprimé reliant des composants électroniques est connecté à une structure imprimée en 3D. Dans l'image 2, des éclats de lumière percutent une surface dense et trouble. Il s’agit en fait d’un bassin de culture où bactéries et levure interagissent pour créer superficiellement, en quelques semaines, un tissu organique. Anne-Marie Maes travaille avec la biologie et les nouvelles technologies en les conjuguant. Par l’expérience artistique, elle invite le spectateur à un questionnement sur son environnement.
Diptyque 2. Sensorial Skins
Voici les tissus organiques qui se forment à la surface des bassins de culture. Chaque peau est unique. Dans l’image 1, elle apparaît plissée et semée d’organismes discernables à l’œil nu. Dans l'image 2, les motifs en alvéole ont été façonnés par l’artiste. La lumière sublime ces fragments du vivant, elle dévoile leur transparence et chaque détail qui les compose. La matière organique est élevée au statut d’œuvre d’art. On croirait même reconnaître l’esthétique d’un passé antédiluvien.
Diptyque 3. Textures
Les jeux de textures sont inépuisables. L’aspect de ces peaux varie, tantôt granuleux, tantôt fibreux, lisse ou froissé. Si l’esthétique est organique, elle n’en reste pas moins très poétique. Dans ce travail, l’expérimentation est tant scientifique que formelle.
Diptyque 4. Images microscopiques
Dans l'image 1, une langue d’abeille (ou proboscis) a été agrandie des milliers de fois au microscope, permettant à l’œil de distinguer les centaines de filets entremêlés qui la compose. Dans l'image 2, il s’agit d’une particule de pollution. À travers ces deux images présentées conjointement par Anne-Marie Maes, nous disposons de quelques indices pour deviner le sujet initial de son travail qui consiste à trouver une réponse au problème de la disparition des abeilles.
Diptyque 5. The Intelligent Guerilla Beehive
Le modèle pensé par Anne-Marie Maes porte le nom de : « Intelligent Guerilla Beehive ». Il s’agit d’une ruche du futur (comme sortie tout droit d’un film de science-fiction) qui s’inspire du mode de fonctionnement des abeilles, de leur complexité et de leur intelligence. Dans l’image 2, la « Sensorial Skin » (composée de bactéries réceptives aux différents degrés de pollution de l’air) a été apposée sur l’exosquelette encore visible dans l’image 1. Les éléments électroniques intégrés dans et autour de la membrane créent une bio-installation par laquelle « humain et non-humain collaborent pour maintenir la résistance d’un écosystème en déclin. » [1]
Alicia Hernandez-Dispaux
Photographies prises lors de l’exposition « Nova XX » organisée par les Halles Saint-Géry.
Site web : annemariemaes.net
[1] Catalogue d’exposition de Nova XX.