Tokyo graphique: Katsuhiro Otomo, Sohei Nishino et Tomoyuki Tanaka
Sommaire
Katsuhiro Otomo
Le sujet du dessinateur de manga Katsuhiro Otomo n’est pas à proprement parler Tokyo, mais bien Néo-Tokyo, la cité qui lui a succédé après la grande catastrophe qui l’a réduite en cendre. Mais la ville qu’il a créée tout au long des 2300 pages de son chef d’œuvre Akira a conservé un grand nombre de traits de l’originale. Publié entre 1982 et 1990 par le magazine Young, et portée à l’écran en 1988, l’histoire dépeint une cité futuriste, aujourd’hui classique du paysage cyberpunk, qui se rapproche des visions orientales de ses contemporains comme le roman Neuromancer de William Gibson ou le film Blade Runner de Ridley Scott. Mais un œil averti permettra au lecteur de reconnaitre, çà et là, dans une version hallucinée et apocalyptique, des bâtiments bien réels, tout droit sortis de l’environnement immédiat du dessinateur.
mordicaifeed.tumblr.com/post/91148835889/destruction-of-neo-tokyo-ce-2019-katsuhiro
japantimes.co.jp/culture/2012/05/17/arts/otomos-genga-will-make-you-remember/
graphicine.com/otomo-katsuhiro-akira/
Sohei Nishino
L’artiste Sohei Nishino réalise ce qu’il nomme des dioramamaps, de grandes fresques qui semblent représenter la ville – Tokyo souvent, mais également d’autres villes, réelles ou imaginaires – vue du ciel, mais sont en fait d’immenses trompe-l’œil. Examinés de près, ces immenses tableaux se révèlent composés d’une multitude de photographies, capturées au niveau du sol ou bien prises d’en haut, chaque fois que l’occasion le permet. Nishino se base sur ses promenades et sur les images qu’il en récolte pour ensuite reconstituer une vue aérienne de la cité, se basant en partie sur la carte réelle et sur sa fragile mémoire des lieux. Le collage invraisemblable qui en résulte restitue d’autant mieux une vision d’ensemble subjective, issue de l’expérience de l’artiste comme de la perception du visiteur.
Tomoyuki Tanaka
Tomoyuki Tanaka tente lui aussi de représenter d’immenses parties du paysage urbain de la capitale, mais son approche se veut plus descriptive, plus réaliste, presque scientifique. A quelques détails près : il représente Tokyo comme frappée de transparence et réalise d’immenses dessins au crayon et au bic qui représentent la ville avec une précision surprenante, depuis le sommet des gratte-ciels jusqu’au tréfonds des galeries commerçantes et des chemins de fer souterrains. Architecte de formation, ses sujets favoris sont les infrastructures des grandes gares et stations de métro de la ville : Tokyo centre, Shibuya, Shinjuku, etc. dont il reproduit de mémoire la complexité et l’entremêlement labyrinthique.
wired.com/2016/07/lose-tomoyuki-tanakas-x-ray-illustrations-tokyo-train-stations/
Benoit Deuxant
Cet article fait partie du dossier Tokyo.
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