Lisbonne - URBNclassique #2
Entre Mozart, Beethoven, Chopin ou Schubert qu’elle convoque dans l’intimité et la mission réparatrice, sociale et éducative de la musique, les salles de concert et leur public privilégié ont peine à faire sens pour Maria João Pires. Cette défiance, qu’elle a souvent confessée, nous renverrait presque à la Révolution française quand Gossec, au nom de l’idéal républicain, faisait fermer ces mêmes salles. Mais égalité et fraternité se traduisent chez elle par réciprocité et partage. Telle est, en tout cas, la devise du projet éducatif baptisé« Partitura », qu’elle a initié il y a une vingtaine d’années : restaurer le lien social et intergénérationnel de la musique. Il ne peut en tout cas s’agir d’un sens unique et l’étoile, qui la suit depuis son premier concert public à l’âge de sept ans, se veut aujourd’hui un soleil qui réveille, sans la brûler, la vocation musicale.
Jacques Ledune