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Pointculture_cms | portrait

URBNexpo | Portrait de Thomas Mazzarella

Thomas Mazzarella

Thomas Mazzarella (1983 - )

PointCulture ULB Ixelles, PointCulture Bruxelles, URBN, URBNexpo

publié le par Alexandra Garin

La ville, c'est ... un personnage, un acteur du quotidien.

Né en 83,
A étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Liège,
Vit et travaille à Bruxelles où il pratique la peinture.

site internet de l'artiste


C’est un parcours qui va de l’apprentissage de l’informatique, la pratique sauvage du dessin et des couleurs via le graff aux études académiques de la peinture. Ligne de fuite entre ce qu’on appelle les esthétiques populaires et les formes savantes. L’artiste est un boulimique d’images, de sons, de textes. Ses sources d’inspiration sont foisonnantes, la peinture américaine, les primitifs flamands, Henry Darger, l’art brut en général… Il joue avec tout ça de manière singulière et pratique des greffes avec le monde qu’il a sous les yeux. Sans doute puise-t-il aussi dans les traces laissées par l’immersion totale dans le design de jeux vidéo, pas tellement au niveau des esthétiques, plutôt du côté d’un rapport spécial à l’espace et du goût pour les immobilités hypnotiques. 

Ces paysages nous sont familiers, d’abord. Etrangement cybernétiques. Le premier élan d’empathie ne disparaît pas quand, quelques fois, ils génèrent du malaise. Est-ce la ville imaginée par un hybride d’ordinateur et de cerveau conjuguant leurs mémoires respectives ? Une copie de nos espaces urbains transposée sur une autre planète, esquissant un magistral exil sans retour ? Est-ce un devenir englouti ou en gestation ? Les minuscules habitants s’adonnent à des jeux connus, séculaires, se livrent à des activités ou des oisivetés ordinaires (aller au boulot avec sa mallette, faire du vélo, rien foutre au bord de la piscine), mais de manière radicalement orpheline, dans un vide immense, et une absence superbe de lien social. Pour rien. Une solitude galactique inonde cette architecture d’origine terrienne, parcourue de verticales, d’antennes ou d’arabesques cyborg-végétales qui captent les ondes et énergies vitales d’autres systèmes solaires, intérieurs et extérieurs (ce n’est plus discernable). C’est raffiné et brutal, jouissif et douloureux. [PH]

URBNexpo | Thomas Mazzarella expose au PointCulture ULB-Ixelles du 7 février au 30 mars 2018 et au PointCulture Bruxelles du 8 février au 17 avril 2018.



- PointCulture : Un lieu urbain qui vous inspire particulièrement? 

Le viaduc du Châtelet, un pont routier de 70m de haut, inauguré en 1983, mon année de naissance. Il surplombe la région ou j’ai vécu enfant et adolescent. Je l’ai donc traversé des centaines de milliers de fois. Il offre une superbe vue sur la région, les terrils, les entrepôts désaffectés, la Sambre, la ville, etc.

- Une autre œuvre sur la ville, par un autre artiste que vous-même, éventuellement d’une autre discipline, importante à vos yeux?

Qui dit ville dit Kingelez.
Malgré qu’il fasse partie des artistes sélectionnés pour cet ensemble d’expos, c’est une évidence pour moi de le citer. Il fait partie de ces artistes qui m’inspirent beaucoup.

- Une initiative citoyenne urbaine qui vous semble questionner la ville de manière pertinente?

Je dois avouer que rien ne me vient à l’esprit. J’ai récemment exposé au BPS22, du coup, beaucoup de personnes m’ont parlé du Safari urbain de Nicolas Buissart. Il faudrait que je le fasse un jour, car il semble poser sur la ville et ses changements récents, une vision critique et pertinente.

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