Aïda & Babak, Manushan
Aïda vocalise, joue du violon, Babak joue de la guitare, et Amir aussi (ces deux derniers formant depuis 2007 le groupe Manushan). D’autres se sont adjoints à l’aventure comme Habib (percussions) ou encore Antonio. Leur musique, toujours évolutive ne choisit pas entre jazz manouche, flamenco et tradition turque, azérie et persane. Elle se revendique comme « musique actuelle persane », en couverture du livret-disque. Chaque chanson y est d’ailleurs accompagnée d’un petit texte de présentation, d’une photo, voire d’un dessin. Le chant d’Aïda couvre un large spectre qui va de celui la diva jazz attristée à celui de dépositaire d’une tradition vocale perso-azérie placée à présent sous l’éteignoir d’un régime Iranien qui interdit aux femmes de se produire en public. Le voyage et ses lieux symboliques constitutifs (le mont Elbrouz, Téhéran) semblent être le thème d’un disque qui se réfère aussi à la philosophie, au vivre-ensemble et aux contes et légendes régionales. Manushan est d’avantage un creuset où les différents idiomes musicaux ancestraux comme les plus récents, occidentaux comme orientaux, s’accordent sur une sorte de récit musical nomade ouvert et toujours recommencé.
YH
(photo de Somayeh Jafari, via Accords Croisés)