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Pointculture_cms | critique

HOW TO GET TO HEAVEN FROM SCOTLAND

publié le

ROCK & POP D’ÉCOSSE S’il est difficile de parler encore d’une scène londonienne ou new-yorkaise, l’Écosse aime le jeu des chaises musicales. Petit tour d’horizon de la scène pop-rock locale via Ivor Cutler et Aidan Moffat … Ivor Cutler « The earth […]

 

 

 

moffatJe vais vous faire une confidence : je ne m'étais pas laissée prendre à ce point au petit jeu rédactionnel depuis mon article sur Underground Resistance, et suite à la proposition d'intégrer à cette Sélec estivale « How To Get To Heaven From Scotland » d'Aidan Moffat & The Best-Ofs, je vous avoue avoir pris mon pied à défricher le terrain parfois obscur de la pop écossaise, allant d'une découverte à l'autre sur les bons conseils d'un informateur particulièrement précieux.

De 1996 à 2006, Aidan Moffat sortit avec Malcolm Middleton six albums sous le nom d'Arab Strap. L'un comme l'autre a depuis poursuivi sa route en solo, et là où le second se complaît dans un mal-être pouvant parfois sembler affecté, le premier vient de sortir avec « How To Get To Heaven From Scotland » un album aussi lumineux que son titre, sincère et merveilleusement dépouillé. D'ailleurs, quel besoin d'artifices quand on possède une voix comme la sienne, chaude et sensuelle, murmurant des textes lucides et débordant d'humanité ?

Bien entouré par Stuart Braithwaite de Mogwai, Alun Woodward de feu The Delgados et une poignée de camarades écossais, Aidan Moffat nous offre douze chansons qui suintent la joie de vivre, à mille lieues de ses préoccupations d'antan. Depuis l'aventure Arab Strap, Moffat s'est assagi. On retrouve ici un homme posé, ravi de goûter aux petits plaisirs de la vie et de l'amour (« That's Just Love », « Living With You Now »), aux joies de la paternité (« Lullaby for Unborn Child »), évoquant avec humour ses souvenirs sans un soupçon d’amertume (« Big Blonde », « Now I Know I'm Right »). Dès l'ouverture, « Lover's Song » interpelle l'auditeur avec un fredonnement qui se transforme peu à peu en souffle, en sifflement puis en human beat box. Difficile de rester insensible à cette entêtante rengaine.

La suite, si elle étonnera les fans d'Arab Strap, est tout aussi chaleureuse : entre ballades pétries d'amour et chansons quasi-paillardes, des parallèles avec The Pogues viennent naturellement à l'esprit, à la différence qu'Aidan Moffat reste sobre et parfaitement ancré dans son époque. Si les arrangements font la part belle aux instrumentations acoustiques, comme un splendide hommage à la tradition écossaise, la production est néanmoins soignée et comprend de nombreux mais discrets bidouillages électroniques qui jamais ne dénaturent l'ensemble.

Partant de cet album, j'étais séduite à l'idée de m'enfoncer davantage dans le paysage pop-rock local: souvent malmenés par leurs voisins anglais, les Écossais ont toujours su se démarquer par un humour salutaire couplé à une merveilleuse audace dans la vie comme dans les arts (mais la vie n'est-elle pas l'essence même de l'art ?). Et ils ne sont pas rares à avoir creusé leur trou dans la création musicale. Outre les classiques classiques Cocteau Twins, The Jesus And Mary Chain, Primal Scream, Boards of Canada et autres Franz Ferdinand, l'Écosse regorge de petites perles méconnues. Aussi, en 2005, le magazine The List a-t-il voulu leur a rendu hommage en invitant le public britannique à élire ses 50 groupes écossais préférés de tous les temps. À la surprise générale, le groupe Belle and Sebastian en sortit grand vainqueur devant Travis et Idlewild, faisant un énorme pied de nez à des aînés plus « populaires » (au sens économique du terme) comme Texas, Eurythmics, Simple Minds ou Wet Wet Wet (pour les moins de trente ans, ce groupe était un authentique best-seller des années 80, si, si!) (et pour la liste complète, c’est par ici).

Il eût été facile de piocher dans cette liste pour dresser la mienne (ce que j'ai fait, en partie), mais j'aurais dû passer sous silence quelques bijoux plus confidentiels. Voici donc un modeste tour d'horizon en quarante albums de toute beauté ainsi qu'une petite compile perso écoutable en streaming :

 

 

 

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