IMPRUDENCE (L')
Le sieur Bashung est l'un des très rares représentants de la "chanson française" capable de m'interpeller. À tel point que trois oeuvres bien précises trouvent très régulièrement place dans mon lecteur cd : l'album susmentionné, bien sûr, ainsi que Fantaisie militaire et Chatterton. Non pas que le reste de sa discographie soit à négliger, mais quelle évolution depuis ses "Vertiges de l'amour" !
Plus que jamais, Alain Bashung fait preuve d'une extraordinaire maîtrise de la langue française, et ses jeux de mots atteignent des sommets jusqu'ici inégalés. Et toujours cet harmonieux et subtil mélange de lucidité, de mélancolie et de cynisme, voire de fatalisme.
Mais ce qui démarque encore plus L'imprudence de ses autres travaux, c'est un accompagnement musical stupéfiant. S'il existait une version strictement instrumentale de cet album, elle enfoncerait à elle seule la majorité des productions actuelles - on pense aux meilleurs moments des "Bad Seeds" d'Angelo Badalamenti, de "Black Heart Procession", ou carrément de "Bohren & Der Club of Gore" sur certains titres (notons la présence, parmi les musiciens, de Marc Ribot et d'Arto Lindsay - excusez du peu...)
S'il vous faut une seule grande oeuvre du grand Alain, laissez venir... l'imprudence !