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Pointculture_cms | critique

SYMPHONIE 2 / BACCHUS ET ARIANE, SUITES 1 ET 2

publié le

Issu du Nord de la France, Albert Roussel se dirige tout d’abord vers une carrière dans la marine. Ses nombreux voyages au Proche-Orient et en Extrême-Orient lui insuffleront son inspiration pour la composition d’œuvres hautes en couleur, tel son […]

Issu du Nord de la France, Albert Roussel se dirige tout d’abord vers une carrière dans la marine. Ses nombreux voyages au Proche-Orient et en Extrême-Orient lui insuffleront son inspiration pour la composition d’œuvres hautes en couleur, tel son opéra-ballet Padmâvati ou ses Évocations.
En 1894, il décide de se consacrer uniquement à l’étude de la musique. Eugène Gigout et Vincent d’Indy seront ses professeurs.
L’écriture de Roussel se caractérise notamment par des harmonisations d’une grande richesse et une rythmique très développée. Son style a été inspiré par l’école franckiste, par le « tachisme » de Debussy et par d’Indy.
Après la Première Guerre Mondiale, son langage se tournera progressivement vers le néoclassicisme.
Datant de cette période, Bacchus et Ariane, ballet dont Roussel a tiré les Deux suites pour orchestre présentées sur ce disque, est basé sur un texte d’Abel Hermant. L’argument se distingue de la version la plus courante du mythe selon lequel Thésée aurait abandonné Ariane sur un rocher, la vouant à une mort certaine. Hermant introduit une variante: Bacchus plonge Ariane dans un profond sommeil et repousse Thésée et ses hommes vers la mer. Ariane se réveille seule, se croit abandonnée et, alors qu’elle allait se jeter dans les flots, Bacchus se présente à elle et l’enchante par un baiser. L’aride rocher se transforme en une île foisonnante de végétation et se peuple de faunes. Un rythme endiablé clôture la deuxième suite célébrant l’union de Bacchus et d’Ariane et le couronnement de celle-ci par une ceinture d’étoiles ravies aux constellations par Bacchus.
Roussel exprime par un langage raffiné toute la verve de ce mythe, sans oublier d’en souligner les moments tragiques, comme le réveil d’Ariane en proie à l’angoisse de la solitude. Les couleurs chatoyantes de son orchestration renforcent le côté sensuel et festif de l’œuvre.
Le programme du disque est complété par la Symphonie n°2, moins connue, datant de 1921. Roussel avait d’abord envisagé d’y joindre un programme visant à la rendre plus accessible aux auditeurs, mais il s’en est finalement abstenu, se rendant compte que c’était contraire à l’esprit de l’œuvre. De caractère méditatif, la Symphonie n°2 est cependant animée d’une fougue bien caractéristique du style d’Albert Roussel.
Christoph Eschenbach et l’Orchestre de Paris mettent parfaitement en relief toutes les subtilités et les changements d’atmosphères de la musique de Roussel.
Un disque à découvrir sans la moindre hésitation !
NR

 

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