Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
Pointculture_cms | critique

GUN OF A PREACHERMAN

publié le

La colère, cette dynamite intérieure qui peut tout annihiler en un instant si l’on n’y prend garde, demeure l’unique comburant au feu sacré qui consume Casey Chaos, seul membre permanent d’Amen, un groupe punk métal (?) aussi méconnu qu’atypique […]

La colère, cette dynamite intérieure qui peut tout annihiler en un instant si l’on n’y prend garde, demeure l’unique comburant au feu sacré qui consume Casey Chaos, seul membre permanent d’Amen, un groupe punk métal (?) aussi méconnu qu’atypique d’autant qu’il ne cesse, à chacun de ses disques, de faire son lit des contradictions qu’entretiennent ces deux écoles historiquement et dialectiquement opposées. Entre la parole socialement critique des premiers (‘Georges Bush is a killer’ entend-on au détour d’un brûlot), auxquels Amen rend un hommage constant et appuyé via une imagerie sanglante et émiettée que ne renierait pas Exploited ou Discharge (crêtes colorées en moins) et des textes aussi éloignés du politiquement correct que possible (‘Whores Of Hollywood’, ‘Gun Of A Preacherman’…), et des guitares sidérurgistes délestées de tous leurs artifices pompiers (no solo, pas de double pédale etc). Casey Chaos serait presque pathétique dans sa posture de petit blanc frustré et passé par tous les stades de lé déliquescence juvénile si ses hymnes coups de poing (américains) n’égalaient dans leur fébrilité jusqu’au-boutiste et nihiliste rien de moins que les stakhanovistes hardcoreux de Black Flag (77-86). Et à l’écoute de ce live capturé en 2003 ’à Manchester, on ne peut comprendre la brillante reconversion de l’ami Henry Rollins (ultime hurleur du gang) au spoken word, il y des moments où même le culturisme ne suffit plus à masquer l’age des artères… Misanthrope (l’homme se fait fort d’avoir vu défiler pas moins de 100 têtes de pipes au chevet son bébé), inclassable (il a fait ses classes dans Christian Death, parangon gothique du rock batcave des 80’s, ne jure plus que par les figures anthologiques du punk tout en restant lié au sérail métal), et définitivement meurtri par la seconde guerre mondiale (3 tanks d’époque ornent la pochette) qui emporta certains de ces aïeux, Casey Chaos n’en demeure pas moins un frontman de premier ordre, grand timonier fou, à l’instar d’un Kurt Ballou (Converge) à peine plus éduqué, d’une embarcation qui maintient inflexiblement son cap dans une houle sonore déchaînée digne du Cap Des Tempêtes. Et puis, à un groupe qui réussit à célébrer sur scène ou en studio les improbables noces de feu et de plomb de Rancid et Slayer, on est prêt à lui accorder l’absolution immédiate…

Yannick Hustache

 

Classé dans