Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
Pointculture_cms | critique

KÖTTING - COFFRET DVD (ANDREW)

publié le

Andrew Kötting, cinéaste et père d’une fille handicapée à l’espérance de vie très courte, décide de passer du temps avec elle. Il quitte le cours du temps ordinaire et rentre dans celui du vagabondage, mieux adapté aux langages et aux rythmes qu’il […]

 

Andrew Kötting, cinéaste et père d’une fille handicapée à l’espérance de vie très courte, décide de passer du temps avec elle. Il quitte le cours du temps ordinaire et rentre dans celui du vagabondage, mieux adapté aux langages et aux rythmes qu’il souhaite partager avec une enfant hors normes. Il emmène la grand-mère dans l’aventure pour qu’elle découvre sa petite-fille et que se tissent entre elles une histoire, de l’échange, du plaisir et de la reconnaissance mutuelle là où, au départ, il y a absence de communication. Il équipe une camionnette et entreprend le tour de l’Angleterre par ses côtes, plages de sable, falaises, petits ports.

Le film, comme toute l’œuvre de ce cinéaste singulier est un hybride entre le journal de bord, l’auto fiction, le reportage, le film d’art. Il joue habilement avec les différents registres. L’histoire de leur vadrouille est faite d’abord de paysages superbes, ce sont les spectacles naturels qu’ils ressentent ensemble comme une vaste enveloppe qui les réunit dans l’émotion. Ensuite, le fil vagabond exerce un regard ethnologique sur l’habitat, les coutumes, les traditions, les ambiances côtières. Enfin, sur la route, ce sont des rencontres, des gens attachants, surprenants ou typiques dont il dresse le portrait. Et il montre comment l’enfant réagit au ciel, à la mer, aux bateaux, aux lumières, aux gens, comment il y a un langage à capter, par signes, et qui les rend complices dans une aventure inhabituelle, échappant au quotidien qui enferme l’handicap dans une gestion sans espoir. Peut-être même que cette attention aux signes de l’enfant leur permet de sentir autrement le paysage. Là, ça sent les vacances. Profiter de la vie, profiter d’une vie que certains jugeraient inapte à apporter quelque chose aux autres, faire profiter de la vie à une enfant handicapée qui sans cela n’aurait pas éprouvé grand chose du large, c’est la générosité que l’on trouve dans Gallivant.

La forme choisie par le réalisateur exclut toute mièvrerie. C’est inventif, suivant une structure visuelle vagabonde. Ce film est extrait d’un coffret consacré à Kötting : il faut regarder son film sur la vie paysanne (Cette Sale Terre) ou celui, étonnant, qu’il réalisa pour célébrer l’inauguration du tunnel sous la Manche ! La relation dépaysante au handicap avec le reportage de Sarah Moon Howe et le film Garage, l’ode au vagabondage avec Don Quichotte et Le Petit Fugitif et le métissage constant des musiques, voilà qui constitue le voyage de ce N°12 estival.

Pierre Hemptinne

 

logo

 

Classé dans