La petite Juju aime les robes qui tournent, les cheveux longs jusqu’aux fesses... Mais, elle aime avant tout transcender les règles, tester les limites, faire des bêtises pour… grandir.

Un duo : une narratrice, Angelina Galvani, et un contrebassiste, Rémi Auclair, s’assemblent et nous racontent les aventures d’une petite fille bien dégourdie. Ils nous dépeignent ses rêves, ses désirs, ses peurs, ses interférences avec le monde des adultes.

Par la même occasion, ils nous font prendre conscience de l’importance des rêves qui donnent une dimension à la vie, des désirs et de leurs limites, de la notion "espace-temps" qui diffère selon qu’il s’agisse des enfants ou des adultes. À travers ses histoires, tantôt courtes, tantôt longues, Angelina Galvani marque bien la distinction entre le monde des adultes, raisonnable, inscrit dans la réalité quotidienne, et celui des enfants, hors norme, décalé, ancré dans le présent. De sa voix douce, rassurante mais expressive, Angelina Galvani n’hésite pas à jouer avec les sonorités, la répétition de mots ou de séquences de mots, le rythme et la vitesse des phrases pour nous conter l’histoire de façon imagée. À cela, se rajoutent des bruitages et des effets tels que l’écho et l’amplification. La contrebasse fusionne avec la voix pour ponctuer le récit avec génie, par des jeux sonores et des mélodies.

Coup de cœur pour l’histoire fantaisiste de la petite Juju qui imagine la mousse de la machine à laver déborder et dévorer tout sur son passage. Sans oublier celle de la petite locomotive dont les rouages finissent par parler le langage des gens à la manière de Steve Waring dans "Les grenouilles".

Un petit bijou qui se passe d’illustrations en images. Un plaisir à écouter, aussi bien pour les parents que pour les enfants, à partir de 5 ans.

Nathalie Droeshaut