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Pointculture_cms | critique

I AM A BIRD NOW

publié le

Sélection du mois de juillet 2005 Gros plan...

Personne avant les deux confessions bouleversantes (cfr. et ) de ce « phénomène » n'avait réussi à capturer et restituer avec pudeur, honnêteté et sensibilité la cruelle dualité de l'être humain tenaillé, déchiré pour certains, entre sa masculinité et sa féminité…
Antony, diva à la voix de crooner stupéfiante, au visage de saint médiéval, chante le blues, la soul, s'adresse à l'âme comme au cœur, tout en (se) déchirant les tripes, affiche sa dualité humblement, en croisant le déchirement extatique d'un Otis Redding, la soul orgasmique d'une Nina Simone et les envolées lyriques d'une Elizabeth Frazer, sans oublier la décadence d'un Marc Almond (influences reconnues).
Il compte parmi ses proches d'autres écorchés vifs à la voix étonnante, Rufus Wainwright et Boy George, présents sur son dernier opus I'm a Bird Now . Le premier se fend d'une courte pièce -  What can I do  - canalisant tout son art, tandis que le second s'offre un moment de grâce absolue, aux accents gospel, avec You Are My Sister , une déclaration d'intention bouleversante. Même Lou Reed, macho invétéré, a « craqué » pour Antony et pose son inimitable voix éraillée et sa guitare acide sur Fistful of love , au groove soul irrésistible.
Dés l'intro, le rideau se lève sur un univers personnel très théâtral, ultra-mélodramatique, qui, si les effets n'étaient pas dosés, pourrait virer en sirop indigeste, écueil évité avec intelligence car la sensiblerie n'est pas ostentatoire, mais criante de vérité, appuyant là où cela fait mal, opposant avec justesse le ying et le yang, É ros et Thanatos, l'humain quoi, dans toute sa splendeur et parfois sa décadence…
Écrin de cordes, cuivres dorés (Steve Bernstein, Doug Wieselman, Paul Shapiro, trois piliers de la scène « downtown » new-yorkaise), piano affectif, voix en apesanteur, plongent l'auditeur dans un bonheur indicible, induisent un trouble profond provoquant un retour sur soi. Le regard dans le miroir ne serra plus le même, quoi qu'il en coûte…
(Lionel Charlier, Seraing)

 

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