ART DE LA FUGUE BWV 1080 [PIANO]
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Pendant plus de cinq ans, les cinq dernières années de sa vie, Bach n'a cessé de remanier ces contrepoints pour leur donner une forme aboutie. Plus qu'en testament, L'Art de la fugue est un chef-d’œuvre d'un compagnon qui témoigne de la maîtrise de son art.
Manuscrit d’un canon de l’Art de la fugue - http://www.saisirletemps.ch/musique
Le pianiste Cédric Pescia pose d'emblée deux choix contestables : jouer un piano Steinway & Sons de 1901 et l'accorder d'après un tempérament inégal. Dans les années 1740, les premiers prototypes de pianoforte avaient vu le jour mais ils n'avaient évidemment rien à voir avec un piano moderne, même datant du siècle dernier. Quand au tempérament inégal, si Bach a composé le Clavier bien tempéré, c'est parce qu'il espérait la découverte d'un accord du clavier qui permettrait de jouer dans toutes les tonalités majeures et mineurs sans devoir à chaque fois modifier l'accord de l'instrument. Cependant, la conception de l'œuvre qu'à Pescia ainsi que sa délicatesse d'interprétation forcent le respect. Son toucher est nuancé de demi-teinte, les lignes possèdent du modelé, l'architecture est vue dans son ensemble, ce qui tient l'auditeur en haleine, ce qui face à une œuvre pareille, est déjà une prouesse. Chef d'œuvre dans le chef d'œuvre ? Le temps décidera.
Anne Genette