Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
Pointculture_cms | critique

Ateliers urbains #5 - Prisons des villes, prisons des champs

Prison de Saint-Gilles vue depuis des habitations 03.png
Avec ce cinquième épisode des Ateliers urbains, nous ne sommes plus du tout dans l’éclectisme, le film bricolage usant de tous les matériaux possibles (images tournées en Super-8 ou avec une caméra numérique, effets spéciaux, animations en stop motion, etc.) mais dans un film de parole qui s’interroge sur la présence d’une prison à l’intérieur ou à l’extérieur du tissu urbain, et de ce que cela suppose en termes de choix de société.

À travers les propos de quatre intervenants – une habitante de Saint-Gilles, un habitant de Haren et deux professionnels du monde pénitentiaire –, cette petite enquête soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses mais permet de se faire une idée plus précise sur ce qu'implique le transfert de prisons de la ville (prisons de Saint-Gilles, Forest et Berkendael) à la campagne (projet de super-prison moderne de Haren), et de voir en quoi cela serait une réponse pertinente au problème de surpopulation carcérale.

L’habitante de Saint-Gilles se demande s’il est possible d’entretenir des rapports de bon voisinage avec cette (vieille) prison, toujours en activité dans une zone urbaine densément peuplée, se désole des nuisances (le rappel quotidien des « promenades » des détenus, les évasions, plus rares, qui donnent l’impression aux riverains de vivre en état de siège, avec le rappel à l’ordre des forces de police, le mal-être des prisonniers en partie dû aux conditions de vétusté des infrastructures, qui, en été s’entend jusque dans les maisons avoisinantes) et déplore l’humiliation que doivent subir les familles des détenus, attendant debout sur le trottoir (sans bancs ni protection contre les intempéries) leur admission dans les bâtiments.

L’habitant de Haren dit son désarroi face au choix d’implantation de la plus grande prison de Belgique. Cette section de la ville de Bruxelles (située au nord-est) est enclavée par de très nombreuses voies de chemins de fer (qui convergent vers la gare de Bruxelles-Nord), des axes autoroutiers et l’aéroport de Zaventem situé à moins de deux kilomètres de là, entraînant beaucoup de nuisances (pollution de l’air et sonore, bien sûr) ainsi que des désagréments en terme de mobilité si on y ajoute les gigantesques dépôts de la STIB.

carte schématique de Haren 01.png

Carte schématique de Haren, un lieu enclavé au nord-est de Bruxelles

Cette partie de la ville n’a jamais pu véritablement se développer en logements et bâtiments de sociétés privées du fait de ces structures proches et encombrantes qui font office de barrières urbanistiques et des nuisances qu'elles génèrent. L'habitant déplore que les terrains peu chers de l’ensemble de cette zone verte aient été la cible privilégiée pour y implanter une super infrastructure pénitentiaire. La prison de Haren devrait accueillir 1.200 détenus dans le courant des années 2020.

Cependant, le lieu d'implantation de ce projet hors normes n'est pas le seul problème, comme l’expriment Valérie Lebrun, directrice de la prison d’Ittre, ainsi que Luc Vervaet, enseignant en milieu pénitentiaire… Il s’agit d’un vrai choix de société.

Le film (2014 - 24 min) est accessible dans son intégralité

Classé dans

En lien