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Pointculture_cms | critique

Ateliers urbains #7 - Patchwork (Un film de famille)

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Quelquefois, on commence par des cartes, histoire de délimiter le « terrain de jeu ». Pour les participant·e·s aux Ateliers urbains – des collectifs très divers – ce ne sont jamais des cartes anodines ; elles disent leur appartenance à un territoire et révèlent les imaginaires qui y sont liés. Dans les cas de « Flagey » et du « Grand Nord », une petite dizaine de personnes jouait avec des cartes mentales. Chacun y allait de sa représentation - urbaine et mentale - en fonction de ses lieux de prédilection et de circulation. Dans « Patchwork », le processus, similaire en certains points, offre des points de vue très disparates réunis autour d'un projet commun.

Ici, ce sont des habitants du quartier de La Roue (Anderlecht) de différentes générations qui témoignent, chacun·e à sa manière, avec son tempérament, avec ses codes.

On commence par décorer les rues d’un plan schématique, histoire de se les réapproprier, et on « visite » le quartier du bout des doigts. Un jeune homme, en conversation avec l’animateur Yves Hanosset, montre « son » quartier et pointe quelques étapes de son itinéraire. Chacune d’elles donne lieu à une trouvaille formelle ou narrative (animations en stop motion, split screen, scénettes de fiction). On apprend d’ailleurs que les lieux sont arpentés par des jeunes « Rounards » (malins, sportifs et sympathiques comme des renards… dont la zone d’activité est La Roue).

On arrive enfin à La Patch, un terrain de liberté pour ces jeunes, notamment pour celles et ceux qui y jouent au foot. C’est un lieu dont le nom s’est officialisé avec le temps et où, quelques années auparavant, des personnes âgées venaient pour bavarder ou jouer aux cartes. Bien qu'elles y soient encore, quelquefois, pour passer du temps, d'autres, plus jeunes, ont progressivement investi ce coin de verdure. D’où le surnom familier « patch » (« p’tit vieux » en bruxellois) pour désigner l’endroit.

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Le centre nerveux de La Patch est l’agora, comme ils l’appellent ; un terrain de mini-foot plutôt délabré. C’est en partant des attentes de certains jeunes de voir leur terrain de jeux rénové que Patchwork (un film de famille) a pu se concrétiser et rendre compte de la mobilisation du quartier autour d’un projet. La Patch est un lieu de cohésion sociale où se rencontrent un tas de personnes, principalement des jeunes ; ça vit et ça se déglingue par l’usure et des actes de vandalisme.

L’idée de construction d’un projet de rénovation de l’agora avait germé et pris forme au début des années 2010. L’action de proximité de Sésame AMO (un service d’actions en milieux ouverts) et du Service de Prévention d’Anderlecht, a progressivement mis en rapport d’autres jeunes (ceux qui ne jouaient pas au foot), d’autres habitants du quartier, d’autres intervenants professionnels (animateurs/cinéastes du Centre Vidéo de Bruxelles), puis des représentants de la politique communale [1]. Ce travail a permis une vraie rencontre intergénérationnelle à partir d'un projet de rénovation du lieu.

Comme son titre l’indique, ce film composite cède ensuite la parole à d’autres habitant·e·s du quartier, plus âgé·e·s, comme ces deux cousins et une amie qui racontent comment leurs pères Marius et Fernand construisirent en 1938 un canoë de leurs mains pour voguer sur le canal bordant le quartier… et durent le cacher des Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. La petite histoire rejoint la grande.

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Marius et Fernand sur leur canoë nommé Sioux

Tout comme celle qui suit, nous faisant remonter plus loin dans le temps… avec l’évocation d’une figure fantasque, le riche marquis Paolo Arconati Visconti qui fut bourgmestre de Bruxelles (1797-1800) et fit construire un relais (situé à La Roue) pour rendre ses trajets moins pénibles, entre la place Royale (demeure de vie et de travail) et le château de Gaasbeek, sa résidence d’été… une curieuse histoire mêlant anecdotes et faits historiques, racontée avec des papiers découpés et l’accent bruxellois ! [2]

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La zwanze et le marquis Arconati Visconti

Un film coproduit par le Centre Vidéo de Bruxelles, Sésame AMO (un service d’actions en milieux ouverts) et le Service de Prévention d’Anderlecht.

[1] Note : un dossier au format PDF a été réalisé sur le projet (sa genèse et ses enjeux) : Du foot au film, patchons la participation ! Un dossier réalisé pour le feuillet d’information mensuel de la Coordination des Écoles de Devoirs de Bruxelles (CEDD, N°211, septembre 2015).

[2] Bien que l’accent soit surjoué, les colorations de ce dialecte ne manqueront pas de séduire les oreilles peu coutumières de ce mélange de français et de flamand, avec, quelquefois, beaucoup d'approximations.

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