C’est en entendant le solo de clarinette basse d’Eric Dolphy dans une version de Naima jouée évidemment avec John Coltrane que je suis tombé amoureux du son de l’instrument. Une autre interprétation a construit cet envoûtement, celle de John Purcell, membre du World Saxophone Quartet, dans Miss Richarda figurant sur Colors in thirty-third de Muhal Richard Abrams. Sans doute la limpidité labyrinthique et la subtile déstructuration de la notion de swing qu’on trouve dans ces deux ‘chansons’ m’ont-elles particulièrement ému mais la résonnance du son, l’effet qu’il a sur notre poitrine, et surtout la couleur si particulière de ce son ont achevé de construire cette fascination.

Thomas Savy est spécialiste ‘habité’ de l’instrument et il revient à son idée d’archipel suite à un premier disque sorti en 2004 et entouré de ses quatre super complices il plonge sa clarinette dans un bain commun de blues et de jazz parfaitement contemporain. Un régal d’inventions individuelles et collectives. (DS) 

http://www.francemusique.fr/emission/open-jazz/2013-2014/thomas-savy-les-cinq-bois-et-la-clarinette-basse-03-07-2014-18-02