BORGMAN
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Originaire des Pays-Bas, Alex van Warmerdam signe ici son huitième long métrage qui s’inscrit dans une certaine continuité de son œuvre. Si l’ambiance est plus sombre voire fataliste qu’à l’accoutumée, on retrouve le mélange des genres, des humeurs et ce cynisme qui caractérisent le cinéma de van Warmerdam. À la façon d’un "Théorême", d’un "Boudu sauvé des eaux" ou d’un "Visitor Q", c’est l’apparition d’un élément étranger (campé ici par un clochard) qui va venir perturber un quotidien que l’on imagine bien rôdé et révéler au grand jour ses dysfonctionnement latents. C’est une fois encore la petite bourgeoisie qui en fait les frais. Hypocrisie, faux-semblants, frustrations, Camiel Borgman et ses acolytes s'immiscent peu à peu dans les eaux d'apparences tranquilles d'une famille paisible et vont peu à peu faire surgir la vraie nature de ses membres.
L'humour - très - noir du cinéaste teinté d'érotisme et re religiosité à peine masquée fonctionne une fois encore à merveille même si dans le cas présent, la noirceur ne fait que s'accentuer au fur et à mesure que l'intrigue progresse. Van Warmerdam instaure également ici une tension croisante absente de ses opus précédents. Entre thriller, comédie dramatique et fantastique, "Borgman" bénéficie d'une mise en scène épurée et soignée où le sens du cadrage se révèle précis et pertinent.
Même si son récit s'essoufle quelque peu dans sa seconde moitié, "Borgman" n'en reste pas moins un film solide et tout aussi intéressant que le reste de la filmographie de son réalisateur.