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Pointculture_cms | critique

ONEIRIC

publié le

Alors qu’on s’arrache encore les cheveux pour savoir qui est grime et qui est dubstep, voir épisodes précédents, voici un disque qui vient chambouller tout cela en propulsant le(s) genre(s) quelques kilomètres plus loin. Boxcutter élargit la palette […]

Alors qu’on s’arrache encore les cheveux pour savoir qui est grime et qui est dubstep, voir épisodes précédents, voici un disque qui vient chambouller tout cela en propulsant le(s) genre(s) quelques kilomètres plus loin. Boxcutter élargit la palette du genre en ajoutant aux rythmiques cassées et aux basses souterraines, qui sont les bases incontournables du style, des sonorités plus variées que la moyenne. Montrant que le genre peut se révéler plus ouvert, plus assimilateur qu’il ne le semblait, Boxcutter devrait, avec ce disque, réussir le même succès de cross-over qu’un Burial ou un Vex’d. La jungle et ses descendants ont oscillé sans cesse entre l’ouverture et le recentrement, luttant sur les deux fronts antithétiques de la peur d’une trop grande commercialisation (lorsque British Airways par exemple choisit de faire ses clips publicitaires sur fond de jungle) comme sur celui tout simple de la peur de la stagnation et de l’oubli. Elle a ainsi survécu à plusieurs modes, à travers plusieurs styles, ramassant le flambeau dans les cendres du précédent, si vous me permettez la métaphore incohérente. Le dubstep, dernière incarnation de la « filière », semble s’écarter de ces problématiques et de ce désir de rester 'underground', pour se révéler le plus agrégateur des genres. Boxcutter en est l’exemple avec ses rythmiques héritées autant des classiques du genre, que de la drum’n’bass, du 2-step ou du garage, ses sonorités excessivement travaillées rappelant parfois Cristian Vogel, parfois Boymerang et parfois… Mike Paradinas. Il était en somme logique que ce dernier le publie sur son label Planet Mu. Oneiric, réédition de plusieurs pistes sorties en vinyle il y a quelques années, (ré-) introduit une attention, un soin apportés à la production qui rappelle plus le IDM que les productions hardcore du genre, réalisés « comme dans l’instant », où le propos doit pouvoir s’insérer sans coutures dans un mix, un flux. On trouve par exemple ici un accent tout particulier apporté à la musicalité, à la mise en place, plus qu’à l’aspect immédiat d’une production axée uniquement sur le dancefloor. Comme certains albums de Goldie ou de Photek pour prendre deux exemples parmi bien d’autres, insistaient sur le côté cinématographique d’une pièce, la développant avec une introduction, une mise en scène, avant seulement d’arriver au cœur rythmique de l’histoire, Boxcutter encadre ses morceaux de passage plus climatiques, plus atmosphériques, introduisant une dimension ambient, voire soul, dans ses pièces dansantes. La question sera de savoir s’il représente un nouveau pas dans le genre ou un exemple unique. 


Benoît Deuxant

 

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