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Pointculture_cms | critique

I CREATED DISCO

publié le

Glandeur de luxe

Glandeur de luxe

Calvin HarrisQuatre ans après Mylo et son album sous forme de manifeste (Destroy rock & roll), un autre Écossais s’apprête à mettre un joyeux bordel dans le petit monde des musiques électroniques : Calvin Harris, ancien vendeur de poissons et de fruits de mer d’une grande surface de Dumfries, son fief, fait souffler un vent de folie inattendu et salutaire. Du haut de ses 24 printemps, il affiche déjà une assurance rare doublée d’une bonne dose d’(auto)dérision. Mais ne nous y trompons pas : sous des dehors de glandeur professionnel, le jeune homme a plus d’un tour dans son sac et a même déjà réussi à charmer mesdemoiselles Kylie Minogue, Sophie Ellis-Bextor, Kelis et Róisín Murphy pour lesquelles il a composé quelques chansons.

Son premier album, I created disco, fait office de sympathique fourre-tout où Calvin Harris digère et passe à la moulinette toutes sortes d’influences musicales, du disco, bien sûr, à la house en passant par la new wave, la soul et le funk. Et si certaines mauvaises langues ne voient en lui qu’un mélange improbable entre Tom Jones et Daft Punk, l’enfant terrible de Dumfries s’en sort néanmoins très bien : certes, son album ne brille pas par son originalité, mais il est d’une fraîcheur et d’une efficacité rares. Distillant des ambiances tantôt dansantes et franchement drôles (l’hilarant Vegas), tantôt rêveuses et sensuelles (l’instrumental Love souvenir), le bonhomme semble n’avoir peur de rien. Après des années passées à se faire la main sur l’Amiga de son grand frère, Calvin Harris garde face aux machines une naïveté qui est toute à son honneur, sans se soucier des conventions d’usage et sans jamais se prendre au sérieux, à l’instar du duo Justice, dont un album de mixes a récemment été refusé par Fabric. Si, en guise d’ouverture, leur passage des Sparks à Daft Punk, via Rondo Veneziano, est plutôt réussi et prête à sourire, les patrons du (trop ?) sérieux label anglais ont probablement grincé des dents en écoutant la triplette Julien Clerc/Daniel Balavoine/Richard « La Boum » Sanderson, justifiant leur refus par un poli It didn’t match our usual standards.

Moi, je vous le dis : tant qu’il restera, dans la musique, des personnes qui s’amusent-un-point-c’est-tout, il y a de l’espoir !

Catherine Thieron

 

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