EVANGELISTA
C’est du costaud. On prend de plein fouet. Mais en réécoutant, en amadouant la furie lente qui hante cette musique, voici un CD dont il est difficile de se détacher. (Même si j’ai, après coup, du
mal avec les expressions qui jouent sur la religiosité, même quand elle est ébouriffée et « païenne » comme ici !). Des plages comme de longues incantations, imprécations, qui tournent sur elles-mêmes, qui brûlent de l’intérieur et à certains moments s’ouvrent, jettent leur feu alentour. (Je pense à certains anciens morceaux de Nick Cave.) Prières tortueuses, torturées. En plage 8, vers 2’40, un passage qui me « fait drôle », parce qu’il m’évoque certains moments des 4 derniers lieder de Strauss par Elizabeth Schwarzkopf (qui vient de décéder), la même voix réverbérant une spiritualité lointaine, mais en plus « gondolée », déformée par l’une ou l’autre substance… Le CD se termine apaisé comme on dit.