En 1962, Mingus déclare tout de go que Tijuana moods est le meilleur disque qu’il ait jamais fait. Par cette déclaration abrupte, une de plus, l’immense compositeur attire l’attention sur une démarche neuve.
Tijuana est en effet plus qu’un disque, c’est une entrée dans le monde hispanique du Mexique. Construction linéaire bouleversée par des explosions de colère, instant de joie, fiesta; vous y trouverez le fond de l’âme de Mingus.
Quand Charlie avait le blues, que sa muse le boudait, il partait faire une virée au Mexique, là où la plus cajoleuse des belles de nuit ne coûtait que quelques dollars.
L’Americano, même black y était-il bienvenu ? (Lire son livre Moins qu’un chien chez Parenthèse). En tout cas, il ramenait de ses voyages, plein de rythmes aux climats « chicanos », Tijuana Moods en fut l’exaltation, la « mise en jazz » géniale.
Les complices moins connus de cette aventure n’en furent pas moins les indispensables rouages. Ne manquez pas la très bonne analyse de Laurent godet.
(Michel Wulput, Discobus 2)