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Pointculture_cms | critique

CHOSEN LORDS

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Chosen Lords est un album-compilation de Richard D. James paru en 2006 sur son propre label Rephlex et sous le pseudonyme AFX. Premier album depuis l’expérimental et sous-estimé Drukqs paru en 2001, lui-même paru cinq ans après les très […]

Ecoutons-le et forgeons-nous une opinion. Mais observons d’abord sa fiche technique, son identité et les quelques suppositions qui agrémentent cet objet de toutes les rumeurs.
Chosen Lords rassemble dix titres issus des douze maxi-vinyles édités par Richard D. James de janvier à juillet 2005 sous le nom de série Analord qui totalise plus de quarante compositions signées pour la plupart AFX et à deux reprises seulement, Aphex Twin. Série vinyle au tirage original très limité qui sera rééditée – augmentée de vingt titres bonus – en formats numériques téléchargeables, en 2009, sur le site du label Rephlex. Le titre Analord est une anagramme de « A Roland » qui fait sans doute référence aux synthétiseurs et batteries électroniques analogiques de la marque utilisée pour la création de ces morceaux. Mais il est aussi une allusion au morceau « Analord » que l’on trouve dans l’album Lover’s acid de Luke Vibert. Ferait-il aussi allusion aux sulfureux Lords of Acid du Belge Praga Khan ?
Côté musique, Chosen Lords est un vif et amusant retour en arrière puisque le musicien délaisse la technologie digitale pour s’immerger intégralement dans sa collection de séquenceurs et synthés analogiques vintage, dont le célèbre Roland TB-303 qui confère un son agréablement acide, une sorte de gazouillis qu’AFX contorsionne de toutes les façons. Exercice périlleux dans le style acid house qui a fait les heures chaudes de toutes les boîtes de nuit de la planète depuis la fin des années 1980, Chosen Lords est un jeu techno, un mécano de haut vol qui allie la simplicité enfantine de certains beats, de certaines mélodies au malin plaisir que prend l’artiste de concevoir des structures rythmiques complexes et de les torpiller ou de les enjoliver au moyen de ses claviers acides. La plupart des morceaux ont pour vocation de faire danser l’auditeur, et s’ils sont souvent très agités, perturbés dans leur structure, voire même, délicatement passés au vitriol, ils gardent une élégance intacte qui confère à tout l’album sa marque de fabrique. Tout est sous contrôle, il n’y a aucune défaillance, aucun dérapage expérimental qui pourrait déséquilibrer le danseur, la priorité étant l’emboîtement harmonieux de ces phrasés excentriques qui prennent l’allure d’une époustouflante toile de pop art vivement colorée. Il s’en dégage une cohérence étrange irréprochable. Accessible, efficace, amusant et peu révolutionnaire, Chosen Lords déploie aussi une multitude de sons très décoratifs, de motifs que l’on n’entendra chez aucun autre producteur électronique aussi adroit fut-il. Animé d’une telle sagacité ce disque agit comme un chewing gum inépuisable.

PCO

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