EN EAUX PROFONDES
Toc, toc, toc... open water !
Daniel et Susan, couple d'américains stressés par leur vie professionnelle,
décident de décompresser aux Bahamas et de profiter des joies
de l'océan et du soleil. Ils partent en plongée avec d'autres
touristes... un doigt est mis dans l'engrenage qui va les dévorer.
Dès les premières images, le spectateur perçoit qu'il visionne
un film à petit budget où la réalisation est cousue de
fil blanc : abondance de gros plans vides de sens, kaléidoscope
d'effets lumineux, répétition de cadrages inutiles (le budget !
Le budget !). Le couple arrivé à destination, dans un hôtel
forcément modeste, sans climatisation, se met au lit : ils sont
nus, du moins Susan ; Daniel paraît à la fois nu et habillé
dans un plan farouche où, après avoir essuyé le refus d'un
câlin, il écrase un moustique. Par cet acte sanglant, Chris Kentis
signe le drame qui va suivre. Quelques scènes de vie quotidienne plus
tard, notre couple flotte, oublié à la surface de l'Atlantique,
emporté loin par les courants, piqué par les méduses, brûlé
par le soleil, frigorifié, assoiffé, affamé, sous l'orage,
et mordu par des requins en maraude... Scènes « trash »
: vue sous-marine de morceaux de vomissure se diluant vers le
fond; ils font pipi pour se réchauffer (le commandant Cousteau vous le
dirait, ça marche !).
Inspiré d'un fait divers, fruit d'une série d'oublis et de négligences
incroyables, ce film est comparé par certains critiques à un Blair
Whitch maritime (?). À voir avant de barboter dans les eaux exotiques
des Bahamas ou d'ailleurs... Et restez sur la plage, au bar, la prudence vous
le recommande !
( Pierre Coppée, Charleroi )