WOLFARTH
Performance soliste pour percussion. La percussion comme langage qui se suffit à lui-même, échappant à l'obligation de marquer ou accentuer le rythme. Elle juxtapose des césures, des discontinuités jusqu'à constituer une nouvelle continuité. Ou collectionne des arythmies, des rythmes qui détricotent les rythmes homologués, les rythmes connus de la musique. Pièces de métal frottées, archet sur cymbales, ustensiles agités, gadgets de bruiteur, instruments non homologués, machineries bricolées. Vieux rouages grippés. À prendre comme poème sonore restituant l'atmosphère d'une piscine en plein air abandonnée, envahie par une végétation luxuriante, la mousse, la faune aquatique, l'eau saumâtre. Hantée par ses beaux jours, clameur des nageurs, chuintement des corps glissant dans l'eau, respiration sportive, les plongeons, les éclaboussures. Tous ces bruits s'écaillent, pourrissent, deviennent vestiges, ondes. Les mauvaises herbes crèvent le béton, les racines rongent le bassin. Un sentiment de calme, de déclassement, sentiment de sombrer à l'écart en étant témoin d'un délabrement délétère, une lente destruction. Wolfhart exprime remarquablement le climat des photos qui illustrent le livret…