FOUNTAIN
Après le succès de la partition de Requiem for a Dream, le réalisateur Aronofsky ne pouvait que de nouveau faire appel au talent de Clint Mansell conjugué à celui du Kronos Quartet pour mettre en musique son nouveau film.
Afin d’éviter de tourner en rond et de nous proposer un bis repetita, un troisième élément va être injecté à cette alchimie, le groupe supersonique écossais Mogwai.
Clint Mansell va réunir deux mondes musicaux totalement opposés, le style très épuré et très intime du Kronos Quartet avec celui plus puissant et plus épique de Mogwai.
Les deux groupes vont travailler en parfaite bipolarité. Ce qui nous donne une musique binôme au rythme cyclique mais assez diversifiée grâce aux variations d’ambiances et à la confrontation des genres. La partition est construite autour de deux motifs. Le premier est fait de quatre accords de guitare crescendo (dévolus aux bons soins de Mogwai). L’autre motif, une progression de trois notes jouées au violon par le Kronos Quartet, servira de thème principal, véritable colonne vertébrale de l’album.
Clint Mansell va alterner les deux axes de sa partition pour ensuite les faire entrer en collision. Ce qui nous donne un long morceau final épique et apocalyptique.
La filiation avec Requiem for a Dream est évidente, mais Fountain gagne en puissance avec l’emploi des percussions et le travail d’orfèvre de Martin Bulloch (le batteur de Mogwai). Clint Mansell n’innove pas, mais il confirme son talent d’illustrateur sonore hors pair. La musique colle parfaitement aux images du film.
Ce nouveau requiem de Clint Mansell est un rêve pour Aronofsky car la symbiose totale entre la musique et l’image rend son univers encore plus onirique.
Thierry Moutoy
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