Que savons nous de Calamity Jane ? Rien ou à peu près.
Le mythe, la légende de la femme cow-boy (cow-girl ?), gâchette impitoyable, conquérante du Far West. Ce que nous connaissons moins, c’est la solitude d’une vie rude et nomade, la féministe, la femme rebelle et amoureuse toute sa vie d’un seul homme, mort jeune pour son malheur, avec qui elle a eu une fille.
Et c’est justement à cette fille, lointaine et quasiment inconnue, que s’adressent toutes ces lettres lues par Bashung sur cet album concept, entre Melody Nelson et Dead Man, proposé par le trio Bashung (Monsieur et Madame) - Rodolphe Burger (Kat Onoma).
Il nous propose de partir à la découverte de cette femme qui s’est voulue libre à une époque où les femmes ne portaient pas de pantalons et passaient leur vie à s’occuper de cuisine et d’enfants. Elle a choisi de vivre sa vie comme elle l’entendait et ce, au prix du sacrifice suprême, on le découvre ici, l’abandon de sa fille. Au fil de cette correspondance, on devine la tristesse, la solitude et la douleur de cette femme qui se bat comme elle le peut dans ce monde hostile et profondément macho. Paradoxalement (ou pas ?), Bashung rend magistralement toute la fragilité et l’émotion contenue dans ces lettres. La musique entoure ces lectures comme un écrin, tantôt très discrètement, tantôt pour souligner différents passages. Les chansons de cet album sont librement inspirées du texte mais, l’un ne va pas sans l’autre.
Prenez la peine d’écouter attentivement ce petit bijou (ce film musical comme mentionné sur la pochette), laissez-vous emporter dans ces plaines du Far West, découvrez l’envers de la légende, dans le quotidien de cette femme fascinante perdue dans un monde d’hommes, le voyage en vaut le détour !
LD