LARMES DU TIGRE NOIR (LES)
Dans les plaines thaïlandaises au siècle dernier, un gang de hors-la-loi
redoutables sème la panique à coups de règlements de compte.
Une seule loi fait foi, ne pas trahir Foï, le grand chef des malfrats,
sinon le sang servira de nouvelle peinture murale. Dans cette bande de joyeux
drilles, une personne se démarque par son habileté à faire
parler son six-coups plus vite que son ombre, Dum, connu aussi sous le sobriquet
de « tigre noir ». Ce beau gosse taciturne, fils de paysan,
a promis à son amie et amour d'enfance, la richissime Rumpoey, de la
soustraire au mariage forcé avec le capitaine de la police locale, ennemi
juré de Dum. Conflit d'intérêt et de cœur pour notre
féroce félin.
Les larmes du tigre noir, c'est un Roméo et Juliette au pays
d'OK Coral, avec des magnifiques couleurs pastel exacerbées, à
la limite de l'outrance. Wisit Sasanatieng nous livre un véritable exercice
de style, frôlant la grosse farce parodique des westerns spaghetti mais
sans lourdeur et avec une touche ‘tarantinesque' pour l'hémoglobine
et les lambeaux de chairs qui se répandent en tous sens. On pense même
à Sam Raimi et son Evil dead dans certains mouvements de la
caméra au ras du sol. On en prend plein la vue et on en ressort avec
une jubilation à la puissance dix, à condition d'aimer le second
degré.
(Thierry Moutoy, Uccle)
Un western spaghetti, nappé de sauce noix de coco et citron vert, servi dans une bonbonnière rococo. C’est fascinant !
Imaginez... une pergola ouvragée perdue au milieu d’un étang végétal. Une jeune femme, belle, en robe rose, arrive seule sous la pluie avec sa petite valise. Elle attend, elle espère.
Ailleurs... deux hommes, genre cow-boy, débarquent dans une maison, des coups de feu sont échangés et le carnage commence. L’un est celui qu’attend la belle ; l’autre, son collègue. Ce dernier se répand en mimiques et rires de « méchant » de cartoon. Le sang coule à flot, la chair explose, mais rien n’est horrible, c’est traité de la même façon que les mésaventures de Tom poursuivant Jerry ou Grosminet essayant d’attraper Titi.
Ces épousailles entre un drame d’amour, contrarié par la différence de classe sociale, et un western de pacotille, assumé et pimenté de dérision, donne un film de deuxième ou troisième degré qui ne cesse de déconcerter.
(Eva Debaix, dépt. Fiction Documentaire)