ROAD TO GRACELAND
Un jeune veuf, en route pour Memphis au volant de sa Spider (la voiture de James Dean), prend en stop un quinqua prétendant être Elvis en personne (Harvey Keitel, plus proche physiquement d’un juvénile Raymond Goethals que de l’idole du rock). Leur chemin les verra quelques sosies (Elvis, Marilyn), icônes américaines déclassées et à la dérive. Road movie au rythme ronronnant de vieille berline, le film connaît son point d’orgue lors d’un rassemblement de fans massés pieusement et cierges à la main devant Graceland. Voilà donc Elvis, par les moyens de la fiction, sanctifié et devenu l’objet d’un culte moderne et ce, grâce aux bons offices de sa veuve, Priscilla Presley, vestale-productrice de ce film à la saveur aigre-douce.