LUXURY
Duo. Batterie, guitare. Vocal, bird whistle, computer feedback…
Ici, on est dans des dispositifs de la fulgurance. De la fulgurance vertigineuse qui bouscule tout ou de la fulgurance apathique, impuissante. On entend ici quelque chose de passionnant qui est le « défaut de musique ». (Ce n’est pas rare, de nombreuses «musiques» laissent entendre ce défaut.) Or, il devient de plus en plus important de garder ce contact avec le « défaut de musique » pour conserver le sens de ce qu’est la musique! C’est parfois dans le « défaut » que l’on entend encore la surprise de la musique, ce qu’elle met en déroute, ce qu’elle déroute. Voici en tout cas un objet très bizarre, qui part dans tous les sens, et pourtant il y a une idée, un fil, un projet. Il y a des voies de garage, des dispersions, des amputations musicales. Et des illuminations soniques qui arrachent. Du débile et du sublime. Fluet ou énorme. Gros effets en tout cas ! Impossible d’expliquer le sens et la raison de telles interventions sonores sans convoquer des pensées et des théories relativement complexes, par exemple la « déconstruction » de Derrida, etc. A défaut de tisser des liens explicites avec ces théories critiques des expressions, ces musiques expérimentales ne s’isolent-elles pas encore plus dans un ghetto sans issue ?