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Pointculture_cms | critique

VERTIGO II

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Dictaphone dessine les contours et la stratification du monde. D’un monde où l’humain et la culture se trouvent confrontés à l’accélération technologique, où l’on bascule sans cesse entre hier et demain. Le recouvrement temporel est aussi […]

Dictaphone dessine les contours et la stratification du monde. D’un monde où l’humain et la culture se trouvent confrontés à l’accélération technologique, où l’on bascule sans cesse entre hier et demain. Le recouvrement temporel est aussi géographique, l’ancien et le moderne ayant leurs centres plus ou moins à l’Ouest. Contrastes d’une clarinette ou d’un accordéon surgissant dans l’univers sonore urbain, d’une bribe de dialogue de film survivant dans le brouillard digital. Le présent est construit de ces cohabitations et mouvements, d’avancées, de pertes, de souvenirs.
À l’aide de couches sonores hétérogènes, de voix furtivement volées, de souffles, d’interférences avec des pistes rythmiques fantomatiques constituées exclusivement de sons de cymbales et de grosse caisse, Oliver Doerell dresse une image sonore du monde occidental, ou allemand tout au moins, aux émotions et à la culture normées. Une image dans laquelle Roger Döring réintroduit doucement le paradoxe avec ses saxophones et ses clarinettes, qui servent d’abord à rappelerle jazz, le folklore d’Europe de l’Est, des émotions juste un peu plus intenses, mais qui peuvent aussi mimer le scratch et le dérapage. À deux, Doerell et Döring reconstituent une image de ces glissements sociaux, culturels, technologiques et temporels.
Vertigo II est une rondelle de plastique qui a capturé un monde. Quand on l’écoute, elle n’explose pas à la figure, elle laisse entendre discrètement des champs de force qui se « recombinent », des discours qui se rencontrent, se superposent ou, plus inquiétant, s’effacent. En plus de l’enchantement sonore qu’elle procure, elle active également les facultés d’analyse et de lucidité de l’appareil auditif.
 

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