WE HAVE YOU SURROUNDED
The Dirtbombs sont au garage rock ce que feu Afghan Whigs ou actuels Gutter Twins (l’association Greg Dulli/Mark Lanegan) ont été/sont à l’indie des années 90 et au rock sans age de 2008, une bombastique piqûre de rappel de la noire origine de cette musique devenue en ce début XXIème siècle l’apanage presque exclusif des blancs. Mais son boss de meneur en chef, le monumental bassiste Mick Collins (ancien Gories), n’incarne heureusement pas que la caution vériste d’un rock ‘n roll au grand cœur black au sein d’un combo atypique desservi par deux basses et deux batteries, mais l’homme providentiel par lequel l’alchimie punk/rock/soul/garage produit un alliage redoutable de ferveur mélodique survoltée et d’efficacité rythmique millimétrée. Evidemment, quand l’homme se essaye au chant en français (le louisianais créole « La Fin du Monde ») comme votre serviteur aux polyphonies corses après dix minutes d’initiation, on ne retient plus ses (sou)rires, et que The Dirtbombs la joue « soirée prise de tête et larsens à New York » (le bruitisme abruti en deuxième partie de « Race To The Bottom »), on se sent d’humeur à lui demander de changer de costar. Mais quand le bonhomme remet sa lubrifiante machine en branle (délirant « Leopardman at C&A », ronflant « Fire In The Western World ») c’est davantage à une course de dragsters customisés qu à un défilé de prototypes écologiques auquel on assiste. Des bolides certes, mais des véhicules qui respectent scrupuleusement le cahier des charges trois étoiles imposé par Collins ; de la puissance, mais avant tout de la classe (« Ever Lovin Class », « Sherlock Holmes ») ; des hymnes à fredonner à tue-tête d’accord, mais non sans les roulements du bassin (« Indivisible ») pour contrepartie directe ; du rock bâtard qui bastonne certes, mais un truc qui parle à l’âme (ou à la soul). La bombe !
Yannick hustache
FINCHES (THE)
HUMAN LIKE A HOUSE - XF335G
The Finches est un duo californien (San Francisco) de folk/pop acoustique paisible et dépouillée, où deux guitares et quelques bribes de violoncelle, l’ombre d’une pedal steel guitar et quelques brins de batterie, soulignent fort amicalement la voix jeune et innocente de Carolyn Pennypacker Riggs.
The Finches, c’est terminé depuis que la chanteuse a quitté son guitariste Aaron Morgan pour aller former Palms à Los Angeles, un projet de chansons délicatement électriques plus immatérielles et acides que The Finches, mais tout aussi attachantes. A première vue, rien ne distingue « Human Like A House » d’une autre ravissante collection de ballades entre folk et pop comme il en sort 10 par mois depuis belle lurette. Et pourtant rien n’y fait, ce disque paru il y a un an est effectivement irrésistible après quelques écoutes, en dépit de cette impression d’interchangeabilité due à l’abondance dans ce genre. Tout est dans la voix une fois de plus, cette simplicité toute ronde, cette candeur toute nue, toute peur abandonnée, permet à Carolyn Pennypacker Riggs d’envoyer ses mélodies s’enraciner parmi les meilleures sorties du genre. La voix tient bon tout l’album, pas d’écart ni sucré ni larmoyant, elle file droit, désarmante. La valeur (sentimentale) de ce disque tient aussi à la pertinence des cordes qui accompagnent cette voix. Pas révolutionnaires pour un sous, ces guitares sont en parfaite adéquation mélodique et rythmique avec la chanteuse; en retrait, la voix d’Aaron Morgan ou sa basse accentuent un léger contraste. Pour ma part je serai vigilant quant à la sortie d’un éventuel disque de Palms, puisque « Human Like A House » et un précédent mini-lp « Six Songs » sont les seuls souvenirs laissés par ces oiseaux se passage. Toutes les gravures illustrant la pochette sont aussi de Carolyn Pennypacker Riggs. Elle signe tous les textes hormis « If We Knew », un chanson écrite par Phil Elverum des groupes Microphones et Mount Eerie.
Pierre-Charles Offergeld
The Dirtbombs sont au garage rock ce que feu Afghan Whigs ou actuels Gutter Twins (l’association Greg Dulli/Mark Lanegan) ont été/sont à l’indie des années 90 et au rock sans age de 2008, une bombastique piqûre de rappel de la noire origine de cette musique devenue en ce début XXIème siècle l’apanage presque exclusif des blancs. Mais son boss de meneur en chef, le monumental bassiste Mick Collins (ancien Gories), n’incarne heureusement pas que la caution vériste d’un rock ‘n roll au grand cœur black au sein d’un combo atypique desservi par deux basses et deux batteries, mais l’homme providentiel par lequel l’alchimie punk/rock/soul/garage produit un alliage redoutable de ferveur mélodique survoltée et d’efficacité rythmique millimétrée. Evidemment, quand l’homme se essaye au chant en français (le louisianais créole « La Fin du Monde ») comme votre serviteur aux polyphonies corses après dix minutes d’initiation, on ne retient plus ses (sou)rires, et que The Dirtbombs la joue « soirée prise de tête et larsens à New York » (le bruitisme abruti en deuxième partie de « Race To The Bottom »), on se sent d’humeur à lui demander de changer de costar. Mais quand le bonhomme remet sa lubrifiante machine en branle (délirant « Leopardman at C&A », ronflant « Fire In The Western World ») c’est davantage à une course de dragsters customisés qu à un défilé de prototypes écologiques auquel on assiste. Des bolides certes, mais des véhicules qui respectent scrupuleusement le cahier des charges trois étoiles imposé par Collins ; de la puissance, mais avant tout de la classe (« Ever Lovin Class », « Sherlock Holmes ») ; des hymnes à fredonner à tue-tête d’accord, mais non sans les roulements du bassin (« Indivisible ») pour contrepartie directe ; du rock bâtard qui bastonne certes, mais un truc qui parle à l’âme (ou à la soul). La bombe !
Yannick hustache