Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
Pointculture_cms | critique

A MOUTHFUL

publié le

The DØ, c'est au choix, un bon début (c'est l'entrée de la gamme) ou déjà une petite fin (c'est aussi son terminus) pour une petite musique d'éveil des sens. Mais il y a quelque chose qui pique dans la transcription du caractère nordique qui clôture […]

The DØ, c'est au choix, un bon début (c'est l'entrée de la gamme) ou déjà une petite fin (c'est aussi son terminus) pour une petite musique d'éveil des sens. Mais il y a quelque chose qui pique dans la transcription du caractère nordique qui clôture leur courte appellation, une petite barre en travers de cette rondouillarde de lettre o qui se met du coup à ressembler à saturne, sixième et géante planète de notre système solaire, comparable à aucune autre avec ses anneaux qui semblent n'avoir pour unique fonction que de poétiser l'univers. Ont-ils rêvé de s'y rendre un jour Dan Levy et Olivia Merilahti, duo franco-finlandais, pour qui l'Europe au quotidien n'est déjà plus une réalité à construire mais à vivre. Parce que tout faire à deux, ça demande un peps d'enfer, un imaginaire qui fonctionne sur le mode de la symbiose et de solides notions de gestion de couple (et puis rien ne nous dit qu'ils sont effectivement ensemble !). C'est peut être pour ça que le temps des 15 morceaux de ce "A Mouthful", on se sera baladé, presque insouciant sur une large palette de sentiments contrastés, de la douce minauderie frondeuse à la colère déjà apaisée, avec en arrière fond l'étrange impression que monsieur joue sa partition rythmique sur les bris de vaisselle depuis une pièce où tout ce qui résonne a été conservé, du moins sur disque dur. Sur "Queen Dot Kong", Olivia s'affiche en délurée un brin farouche à la Princess Superstar, s'imagine l'otage consentante de David Lynch sur le cinématique "When Was I Last Home", petite sœur chipie de PJ Harvey ("Bridge Is Broken"), amante des petits matins tristes de repentance amoureuse ("Song For Lover") et se voit, bien malgré elle, intronisée porte étendard d'un genre nouveau pour une époque molle qui n'autorise plus que de courts moments de joie déjà teintés de tristesse (le tubesque "Over My Shoulders").


Yannick Hustache

 

Classé dans